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Gauche et droite s’affrontent sur l’avenir des chômeurs

(Keystone-ATS) Berne – A un mois de la votation sur la révision de l’assurance chômage, partisans et opposants sont montés au créneau lundi pour défendre leur position. Alors que la gauche réclame la fin d’un régime favorable aux hauts revenus, les entrepreneurs mettent en garde contre un refus de la révision.
La réforme épargne les gros salaires, mais punit la classe moyenne et les bas revenus. Fort de cet avis, un comité de parlementaires rose-vert a appelé à voter “non” le 26 septembre.
Les représentants du Parti socialiste, des Verts, du Parti évangélique et du Parti chrétien social n’en mènent pas large au vu du risque d’acceptation de la révision. Le président du PS Christian Levrat a exprimé lundi son inquiétude de voir cet “objet déterminant noyé par les débats concernant les deux successions au Conseil fédéral”.
“L’importance de la révision n’est pas perçue par les observateurs politiques et le corps électoral”, s’est-il plaint lors d’une conférence de presse où les rangs des médias étaient pour le moins dégarnis. Pour lui, il en va pourtant de l’avenir de la politique sociale du pays.
Les bas revenus à la caisse
“Dire que la révision est équilibrée, comme le fait la cheffe du département de l’économie Doris Leuthard, est une plaisanterie”, a estimé M. Levrat. Les classes populaires et moyennes vont payer trois fois la facture: après être passées à la caisse pour sauver UBS, elles vont devoir financer l’assurance chômage par une hausse des cotisations tout en subissant une baisse des prestations.
Pour le comité rose-vert, l’alternative consiste à déplafonner les cotisations sur les salaires au-dessus de 126’000 francs. Actuellement, la part du salaire dépassant 126’000 francs est exonérée de cotisation. La révision prévoit d’introduire une taxe de solidarité de 1% pour les revenus entre 126’000 et 315’000 francs. Ceux au-dessus de 315’000 francs seraient totalement libres de cotisation.
La gauche et les syndicats devraient cesser le débat sur les “salaires abusifs”: ils ne font qu’attiser le mécontentement, a riposté le conseiller national et entrepreneur Otto Ineichen (PLR/LU). Il s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse organisée par l’Union patronale suisse pour présenter les arguments des entreprises en faveur d’un “oui”.

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