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Gelson Fernandes: “cela va être la guerre”

(Keystone-ATS) “La dernière fois, cela n’avait pas été la guerre que l’on nous avait promise. Mais samedi, cela va l’être !” Gelson Fernandes n’a pas peur de monter au front.

A cinq jours de la rencontre contre l’Albanie à Lens, le “grand frère” mesure pleinement ce qui attend l’équipe de Suisse. “Les Albanais livreront le premier match de leur histoire dans une phase finale, souligne-t-il. Ils vont le jouer pour leur passé, pour leur famille, pour leur pays !” Le Sédunois veillera à ce que ses coéquipiers ne soient pas inhibés par la pression de l’événement. IL leur rappellera que la Suisse s’était imposée 2-0 à Lucerne et à Tirana face à cette même Albanie dans des ambiances hostiles sur la route de la Coupe du monde au Brésil.

A 29 ans, son vécu lui confère une certaine légitimité. Gelson Fernandes s’apprête, en effet, à disputer sa quatrième phase finale d’un grand tournoi. Titulaire lors de l’Euro 2008 et lors de la Coupe du monde 2010, il fut, en revanche relégué sur le banc il y a deux ans au Brésil. Jusqu’au huitième de finale de Sao Paolo contre l’Argentine où il avait relayé Granit Xhaka à la 66e minute. “Il faut respecter les joueurs qui occupent ta place, dit-il. Devant moi, il y a aujourd’hui Granit Xhaka et Valon Behrami. Deux des leaders de la sélection. Et avant, il y avait Gökhan Inler. Je n’ai aucun problème de ne pas être titulaire. Croyez-moi, je ne peux nourrir aucun regret quant à ma carrière en équipe de Suisse.”

“Revivre les émotions de Sao Paulo”

Une carrière débutée le 22 août 2007 lors d’une belle victoire 2-1 contre les Pays-Bas en match amical à Genève et qu’il espère prolonger au-delà de cet Euro 2016. “Je n’ai “que” 29 ans”, glisse-t-il. Il espère surtout qu’elle épousera ces prochains jours un contour jusqu’à présent inexploré. “Au Brésil, nous avons presque écrit l’histoire, lâche-t-il. Ici en France, il faut l’écrire. Tous les joueurs aimeraient revivre les émotions que nous avions connues à Sao Paolo lors de la Coupe du monde au Brésil. Ce huitième de finale contre l’Argentine nous a ouvert de nouveaux horizons.”

Pour les vivre à nouveau, il convient donc de parfaitement négocier cette phase de poules face à l’Albanie, la Roumanie et la France. “J’estime l’équipe mieux armée aujourd’hui, affirme-t-il. La concurrence est beaucoup plus relevée. Avant, je ne pense pas que nous aurions pu nous permettre de laisser à la maison des joueurs de Bundesliga, de Premier League et du Champion de Grèce. Sur le plan du jeu, il convient de trouver le bon équilibre. Avant, nous étions redoutables contre les grandes équipes avec notre faculté de bien défendre très bas sur le terrain. Mais en même temps, nous éprouvions toutes les peines du monde à battre une équipe comme Chypre.”

Le joueur de Rennes assume pleinement ce statut de “grand frère” ou de “team player” comme il l’aime à le préciser. Il y a deux ans au Brésil, il avait veillé à ce que l’ambiance de l’équipe réponde aux “exigences” d’une Coupe du monde. “Quand j’ai vu la ferveur des équipes sud-américaines, j’ai eu peur que l’on ne soit pas à la hauteur”, avoue-t-il. Il affirme aujourd’hui que ses craintes étaient infondées. En France, il s’efforcera de guider ses jeunes coéquipiers, “de les aider à prendre confiance”. “Pour qu’ils puissent à leur tour vivre ce que nous avons connu à Sao Paolo.” Ce Suisse – Argentine à la fois si prenant, si beau mais au dénouement si cruel.

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