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Genève: onze ans de prison pour l’amant qui avait abattu le mari

(Keystone-ATS) Le Tribunal criminel de Genève a reconnu jeudi coupable de meurtre l’homme de 37 ans qui avait abattu le mari violent de sa maîtresse en juin 2011 devant le foyer de requérants des Coudriers (GE). Il a été condamné à onze ans de prison. L’épouse est acquittée de l’accusation de meurtre.

Les juges n’ont pas retenu l’assassinat et les quinze ans de prison requis par le procureur à l’encontre de l’amant. Profondément amoureux, le prévenu était animé par sa volonté de mettre un terme à la souffrance qu’enduraient sa maîtresse et ses quatre enfants, ont retenu les juges. Le mobile n’était donc pas égoïste et odieux.

Mais pour le Tribunal, la façon d’agir est lâche. L’homme a tiré à neuf reprises sur la victime la nuit du 29 au 30 juin 2011. Il s’était dissimulé dans un buisson pour l’attendre. Il l’a d’abord atteint de trois coups dans le dos avant de l’achever à terre en vidant son chargeur. Selon le Tribunal, le meurtrier a préparé et prémédité son acte.

Les juges n’ont pas retenu le meurtre passionnel. Au moment du drame, il n’était pas en prise à une émotion violente ou en proie à un profond désarroi. Il avait d’autres possibilités pour protéger la femme qu’il aimait, ont souligné les juges.

Indices troublants

Ce drame s’est déroulé sur fond de violence conjugale. Le mari originaire d’Irak frappe régulièrement son épouse à coups de poing, de pieds et de ceinture. Il la brûle et la menace de mort. Cette femme de 33 ans, également originaire d’Irak, entretient une liaison avec le prévenu, un Libano-Colombien qui vit alors à Winterthour (ZH).

Elle comparaissait sur le banc des accusés aux côtés de son ancien amant. Mais le Tribunal a estimé que malgré “un faisceau d’indices troublants”, il ne pouvait pas être établi qu’elle avait participé ou qu’elle savait que son amant allait tuer son mari. En revanche, elle a su après que son amant était le meurtrier.

Elle a alors dissimulé des moyens de preuves. Le Tribunal retient ainsi l’entrave à l’action pénale mais l’acquitte de l’accusation de meurtre. Elle est condamnée à une année de prison avec sursis. Le délai de mise à l’épreuve est de deux ans. Les parties ont dix jours pour faire appel de ce jugement.

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