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Genève boude l’exposition de corps humains plastinés

L'exposition Body Worlds a fait le tour du monde, mais c'est à Genève que la polémique suscitée par ces corps humains plastifiés a été la plus virulente (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) L’exposition Body Worlds, qui a fermé ses portes dimanche à Genève, n’a pas rencontré le succès escompté. Seuls 75’000 visiteurs se sont rendus à Palexpo. Les organisateurs en espéraient près du double.

“L’affluence a été en dessous de nos attentes”, a indiqué dimanche Vincent Sager, le directeur d’Opus One, la société qui a mis sur pied l’exposition de corps humains plastifiés. Les organisateurs, qui pensaient accueillir entre 100’000 et 150’000 personnes, ne gagneront pas d’argent avec cette manifestation.

Pour M.Sager, cet insuccès est le résultat de la polémique causée par Body Worlds à Genève. Des élus locaux s’en sont pris à l’exposition, se disant choqués par ces cadavres livrés aux yeux du public. Ces réactions ont créé un climat anxiogène et une suspicion autour de la manifestation, a déploré le patron d’Opus One.

Dans d’autres villes, Body Worlds a déclenché des débats, mais la polémique n’a jamais été aussi virulente qu’à Genève, a relevé M.Sager. Le département genevois de l’instruction publique avait notamment demandé aux enseignants de prendre des précautions avec leurs élèves et proscrit les visites pour les enfants de l’école primaire.

La circulaire distribuée aux enseignants par l’administration et qui contenait une série de recommandations a eu un effet certain, a souligné M.Sager. Body Worlds n’a accueilli que 250 élèves genevois. L’exposition a en revanche reçu la visite de 5000 élèves d’autres cantons romands, notamment du canton de Vaud.

Paradoxalement, les visiteurs de l’exposition ont généralement été très contents de ce qu’ils ont vu, a fait savoir M.Sager. “Les messages écrits dans le livre d’or de l’exposition et ceux des réseaux sociaux en témoignent”. Mais “nous avons aussi rencontré des gens très hostiles à Genève”.

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