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Genève dispose de cent nouvelles places à La Brenaz

(Keystone-ATS) L’extension de l’établissement pénitentiaire de La Brenaz à Puplinge (GE) a été inaugurée vendredi. Ces cent nouvelles places permettront dans un premier temps de soulager un peu la prison surpeuplée de Champ-Dollon.

Genève rattrape enfin son retard colossal en matière de sous-dotation d’infrastructures carcérales, a indiqué lors de la cérémonie officielle Pierre Maudet, chef du Département de la sécurité (DSE). Son collègue Serge Dal Busco, chef du Département des finances, lui a remis symboliquement les clés du nouveau bâtiment.

Les travaux, dont le début a été retardé par des recours, ont duré dix-huit mois. Ils ont été réalisés à un rythme endiablé, a relevé M.Dal Busco. Le conseiller d’Etat se réjouit que le nouveau bâtiment soit “compact et harmonieux”. Ce n’est pas le cas de Curabilis, a-t-il souligné.

Dans un premier temps, cette extension de l’établissement initial de La Brenaz sera destinée à l’exécution de peine. Les 67 détenus qui s’y trouvent actuellement seront déménagés dans le nouveau bâtiment le 2 novembre.

La Brenaz, qui avait été inaugurée au début 2008, sera ainsi vidée pour y réaliser des travaux d’adaptation. Il s’agit notamment d’installer des caissons acoustiques aux fenêtres afin de préserver le voisinage des nuisances sonores. Le transfert progressif de 31 détenus en provenance de Champ-Dollon se fera à partir de fin novembre.

Des portes de 280 kilos

Au printemps 2016, La Brenaz ne fera plus qu’un seul ensemble de 168 places de détention. Mais au final cette prison n’accueillera plus des détenus en exécution de peine. Elle servira uniquement à la détention administrative. La nouvelle prison des Dardelles, qui devrait être construite à partir de 2018 sur le même site de Puplinge, prendra le relais avec ses 450 places d’exécution de peine.

L’extension de La Brenaz, aussi appellée Brenaz+100, a coûté 70 millions de francs. Elle comprend quatre ailes de deux à quatre niveaux plus le sous-sol. Les cellules, qui sont individuelles, mesurent 12,3 m2, dont 2 m2 sont réservés aux sanitaires. Les portes des cellules pèsent 280 kilos. Des parois transparentes dans les parties communes apportent beaucoup de lumière naturelle, selon les autorités.

Différents régimes

La Brenaz+100 propose des régimes de détention différenciés. C’est un système progressiste, selon Pierre Maudet. Un premier secteur permet aux arrivants de se préparer pendant une semaine à l’exécution de la peine. Une deuxième étape permet d’évaluer leurs aptitudes à la vie en communauté et aux ateliers.

Le régime ordinaire permet ensuite aux condamnés de travailler à plein temps dans les ateliers de production ou de maintenance. Stade ultime pour le détenu, le régime ordinaire avec permission permet de travailler à plein temps à l’intendance ou aux espaces verts, tout en bénéficiant d’autorisation de sortie pour suivre des formations à l’extérieur.

Quatre cellules fortes

Si les détenus ne se plient pas aux règles, ils passent par l’une des quatre cellules fortes du quartier disciplinaire. Une cour rectangulaire bétonnée est destinée à la promenade quotidienne d’une heure. Le détenu passe au maximum dix jours en isolement.

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