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gnazio Cassis espère que la Suisse puisse donner une impulsion à la paix à Chypre

Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Ignazio Cassis (à gauche) a rencontré mardi à Nicosie son homologue chypriote Nikos Christodoulides (à droite). KEYSTONE/EPA/KATIA CHRISTODOULOU sda-ats

(Keystone-ATS) Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis a dit espérer mardi que la Suisse puisse donner une nouvelle impulsion à la reprise des négociations de paix sur Chypre. Le conseiller fédéral s’était rendu lundi dans la zone tampon entre le Nord et le Sud.

Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) est venu offrir personnellement à Chypre les bons offices de la Suisse lors d’un voyage de plusieurs jours qui prévoit aussi une halte en Grèce et en Turquie. Mardi, il a notamment rencontré le ministre chypriote des Affaires étrangères Nikos Christodoulides.

“Nous serions ravis si la Suisse pouvait donner une nouvelle impulsion à la reprise des négociations en vue de résoudre le problème chypriote. La stabilité des conditions dans la région méditerranéenne revêt une grande importance pour la Suisse”, a déclaré M. Cassis à Nicosie.

“La Suisse est prête à autoriser d’autres cycles de négociations si toutes les parties sont disposées à revenir à la table des négociations”, a-t-il affirmé à l’issue de son entretien avec son homologue chypriote.

Divisée depuis 1974

Ancienne colonie britannique, Chypre, qui compte un million d’habitants, est divisée en deux depuis que l’armée turque a envahi en 1974 le tiers nord en réaction à un coup d’Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote-turque.

Depuis, la République de Chypre, seule reconnue par la communauté internationale et membre de l’UE, n’administre que la partie sud. Au nord se trouve une “République turque de Chypre du Nord”, entité autoproclamée seulement reconnue par la Turquie, qui y a stationné plus de 30’000 militaires.

Plusieurs tentatives de règlement ont eu lieu ces dernières décennies, mais un des points d’achoppement des négociations porte sur le sort de ces soldats turcs et sur le maintien d’un droit d’intervention de la Turquie. Il n’y a pas eu de rencontre officielle entre les deux parties depuis l’échec du précédent cycle de négociations, à Crans-Montana (VS) en juillet 2017, à l’exception d’un dîner informel en avril 2018 où les deux responsables avaient constaté la persistance de leurs désaccords.

Rencontre avec la médiatrice de l’ONU

Le conseiller fédéral s’est rendu lundi dans la zone tampon entre le Nord et le Sud de l’île, qui est contrôlée par la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Lors d’un entretien avec l’envoyée spéciale de l’ONU, Elizabeth Spehar, il a pu être informé du travail de la mission onusienne.

M. Cassis a également rencontré les membres du Comité des personnes disparues (CMP), composé d’un Chypriote turc, d’un Chypriote grec et d’un membre neutre. Ce troisième membre a toujours été suisse.

La Suisse contribue pour plus de six millions de francs au financement de la l’UNFICYP. Berne a fait aussi partie de la délégation de négociation de l’ONU de 2000 à 2004, qui a cherché des solutions pour la réunification de l’île.

En mars 2004, une conférence chypriote s’était tenue sur le Bürgenstock, au bord du lac des Quatre-Cantons, sous les auspices de l’ONU. En 2016, la Suisse a également accueilli des cycles de négociations pour résoudre le problème chypriote, au Mont-Pèlerin et à Genève.

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