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Grèce : feu vert de l’Eurogroupe pour négocier

(Keystone-ATS) La zone euro a donné son feu vert jeudi pour des négociations sur un troisième plan d’aide à la Grèce, après le vote par le Parlement grec d’une première série de réformes. Mais la question du financement d’urgence restait à finaliser.

“Nous avons pris aujourd’hui la décision de principe d’accorder à la Grèce un soutien financier d’une durée de trois ans”, ont déclaré les ministres des Finances des 19 pays à l’issue d’une réunion téléphonique. Ils ont salué l’adoption par le Parlement grec, dans les temps, de réformes prévues dans l’accord conclu lundi à Bruxelles.

Les ministres précisent toutefois que les négociations sur ce sauvetage financier, évalué entre 82 et 86 milliards d’euros, sont “subordonnées au résultat des procédures nationales”. L’accord de plusieurs Parlements nationaux est en effet nécessaire, en particulier celui du Bundestag allemand, qui doit voter vendredi. Jeudi, le Parlement finlandais a donné le feu vert à l’ouverture des négociations.

Après le vote mercredi soir d’un premier paquet de réformes, portant notamment sur la TVA, les retraites ainsi qu’un mécanisme pour assurer l’indépendance de l’office des statistiques, le Parlement grec devra voter le 22 juillet sur un deuxième train de mesures.

Elections anticipées possibles

Les institutions européennes récompensent ainsi le Premier ministre grec Alexis Tsipras qui a obtenu dans la nuit de mercredi à jeudi un large soutien de la Vouli, le parlement grec, aux réformes réclamées en échange par les créanciers. Mais le vote laissera des traces en raison de la fronde de plusieurs dizaines d’élus de Syriza, la coalition de gauche radicale au pouvoir, et un remaniement est attendu pour remplacer quatre membres du gouvernement qui se sont rebellés.

Le plan a été approuvé par 229 voix pour, 64 voix contre et six abstentions. Trente-deux des 149 élus de Syriza ont voté “non” à ce nouveau programme d’austérité, dont l’ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis. Les six abstentionnistes appartenaient également au parti de gauche.

Tirant les conclusions de ce vote, le ministre grec de l’Intérieur Nikos Voutsis n’a pas exclu que des élections législatives anticipées aient lieu en septembre ou en octobre.

Remboursements urgents

Pour mémoire lundi à Bruxelles, les pays de la monnaie unique ont conclu avec la Grèce un accord pour négocier un nouveau plan d’aide financière, le troisième depuis 2010, via le MES, le fonds de secours de la zone euro. En échange, le gouvernement grec doit mettre en oeuvre un plan de réformes draconien.

Les négociations devraient prendre au moins quatre semaines, selon plusieurs responsables européens. En attendant le déblocage des fonds, les Européens vont devoir trouver une solution pour assurer le financement d’urgence de la Grèce, dont les caisses sont vides et les besoins estimés à 12 milliards d’euros d’ici à la mi-août. Le pays fait face à plusieurs échéances, dont le remboursement, le 20 juillet, de 4,2 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE).

“Pont financier”

Pour assurer, au moins en partie, ce “pont” financier, la Commission européenne a proposé un prêt de sept milliards d’euros à Athènes pour une durée de trois mois. Cette somme, couvrant les besoins du pays jusqu’à la fin juillet, serait puisée dans un fonds communautaire relevant de la responsabilité des 28 pays de l’Union européenne.

Le vice-président de la Commission européenne chargé de l’euro, Valdis Dombrovskis, a affirmé jeudi sur Twitter qu’un accord de principe des ministres des Finances des 28 sur cette formule avait été trouvé “et doit être finalisé au plus tard vendredi midi”.

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