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Grèce: Alexis Tsipras mise sur “la majorité absolue”

(Keystone-ATS) Le leader de la gauche radicale grecque Alexis Tsipras a appelé les électeurs à lui donner “un mandat fort, une majorité absolue” lors des législatives du 20 septembre. Mais l’objectif semble bien difficile à atteindre pour l’ancien Premier ministre.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Realnews sur l’enjeu de ces élections, Alexis Tsipras, qui brigue un second mandat, s’est montré déterminé: “C’est simple, clair et démocratique: nous demandons un mandat fort, une majorité absolue pour le gouvernement de Syriza” pour les quatre prochaines années.

Et d’ajouter: “C’est une occasion de sortir du bipartisme Nouvelle-Démocratie (ND, droite) et Pasok (socialistes)”, les deux formations qui ont dominé la vie politique grecque durant “les quarante dernières années (…). C’est crucial de ne pas revenir en arrière et de faire un bond en avant”.

Samedi, lors d’une réunion de Syriza, Alexis Tsipras a exhorté ses partisans à lui accorder un nouveau mandat afin qu’il puisse achever la transformation politique du pays. Il a ensuite fait évoqué la scission au sein de sa formation, qui a conduit à la création du parti Unité populaire.

“Nous ne regrettons pas de nous être battus et d’avoir finalement choisi d’éviter la catastrophe. Si certains veulent partir, ils peuvent le faire, mais nous allons de l’avant et les plus grandes batailles nous attendent”, a ajouté M. Tsipras.

Vers une nouvelle coalition?

Mais à trois semaines des élections anticipées, l’avance de son parti ne cesse de se réduire dans les sondages. L’écart entre Syriza et Nouvelle Démocratie (ND, conservateur), qui avait culminé à 15 points en mai, n’est plus que de 1,8 point (24,6% contre 22,8%), selon un sondage MRB réalisé pour l’hebdomadaire Agora publié samedi.

Selon une enquête Alco pour le journal Proto Thema de dimanche, l’écart entre Syriza et Nouvelle Démocratie s’est même réduit à 1,5 point. Seul un sondage, effectué par le think tank Bridging Europe, donne jusqu’ici un avantage clair de huit points à Syriza (26,8%) face à ND.

Syriza a donc peu de chances d’obtenir une majorité absolue. Alexis Tsipras serait ainsi contraint de chercher des alliés pour former un gouvernement de coalition comme il l’avait fait après sa victoire le 25 janvier, où il avait raté cette majorité absolue à deux sièges près.

M. Tsipras a déjà exclu toute alliance avec les partis “du vieux système politique”. Il a souligné que seul le parti souverainiste des Grecs indépendants Anel, son partenaire gouvernemental pendant huit mois, pourrait jouer ce rôle. En revanche, la ND, le Pasok et To Potami (centre gauche) se sont dits prêts à une coopération avec d’autres.

Négocier pied à pied

Au terme d’une réunion de deux jours, le parti de l’ex-Premier ministre a présenté son programme pour les législatives du 20 septembre. Syriza s’engage à appliquer les réformes prévues par l’accord avec les créanciers européens, mais veut poursuivre les discussions sur des points encore en suspens.

En cas de victoire, “le gouvernement de Syriza respectera les engagements pris, mais il est déterminé à trouver les moyens de compenser et de réduire l’impact négatif des mesures imposées, ainsi qu’à négocier pied à pied les questions de l’accord qui restent ouvertes”, souligne ce programme.

Les principaux axes du nouveau programme sont: la restructuration productive mettant l’accent sur le secteur agricole, le renforcement du système bancaire, la lutte contre la corruption, la protection de l’emploi et de l’environnement. La question de la restructuration de la dette, qui culmine à quelque 170% du PIB, figure également au programme.

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