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Grève à la SNCF: cinq TGV maintenus entre la France et la Suisse

A la SNCF comme chez Air France, le conflit social se poursuit avec deux nouvelles journées de grève, lundi et mardi (archives). KEYSTONE/AP/MICHEL EULER sda-ats

(Keystone-ATS) Les trains ne circulent à nouveau qu’au compte-gouttes ce lundi entre la Suisse et la France avec un nouvel épisode de grève à la SNCF. La plupart des TGV en partance de Suisse ou au départ de France ne circulent pas, à l’exception de 5 allers-retours.

Deux TGV allers-retours sont maintenus entre Paris et Zurich ainsi qu’entre Paris et Genève et un aller-retour entre Paris et Lausanne, selon la page d’informations TGV/Lyria sur Internet.

A la SNCF comme chez Air France, le conflit social se poursuit donc avec deux nouvelles journées de grève, lundi et mardi. La forte mobilisation des conducteurs de train entraîne encore des perturbations, même si Guillaume Pepy a évoqué une érosion de la grève.

Pour la première fois, les grèves par épisodes menées depuis plusieurs semaines dans les deux groupes tombent aux mêmes dates deux jours de suite.

Le taux de grévistes s’est élevé à 17,45% lundi en milieu de matinée, a indiqué le groupe ferroviaire. Il s’agit du taux le plus bas communiqué depuis le début du mouvement, début avril.

Cependant, la mobilisation des agents indispensables à la circulation des trains reste élevée, quoiqu’en baisse: 62,6% des conducteurs, 48,7% des contrôleurs et 24,4% des aiguilleurs. Ces données ont fait dire dimanche au patron de la SNCF, Guillaume Pepy, que “la grève s’érode lentement”.

“Toujours très mobilisés”

Mais les syndicats contestent les chiffres annoncés et dénoncent la “manipulation” de la SNCF qui notamment comptabilise les cars de substitution comme des trains. “Oui la grève, elle tient! Et le président Pepy n’est plus à une formule près!”, s’est exclamé François Grasa de FO-Cheminots, lundi lors du congrès de Force ouvrière à Lille.

Les cheminots “sont toujours très mobilisés, très motivés”, a affirmé depuis Bordeaux David Villegas de la CGT-Cheminots, dénonçant une “manière très politique de la direction de comptabiliser” les grévistes.

Dans ce contexte, le président de la République a répété qu’il n’amenderait pas son projet de réforme ferroviaire. Depuis les États-Unis, Emmanuel Macron a déclaré n’avoir “pas d’autre choix” que de poursuivre sur cette voie. “Si je m’arrête, comment est-ce que je pourrais moderniser le pays et anticiper l’avenir?”, a-t-il dit dimanche à la chaîne Fox News. Les cheminots n’entendent pas pour autant rendre les armes.

Intersyndicale mardi

Le gouvernement qui veut mettre fin à l’embauche au statut et transformer la SNCF en société anonyme, notamment, se défend de vouloir privatiser l’entreprise.

“Notre objectif est bien de préserver le modèle ferroviaire français”, a répété lundi sur Public Sénat le secrétaire d’Etat à la fonction publique, Olivier Dussopt. L’ancien député PS “ne croi(t) pas que la grève sera de longue durée”, alors qu’une prolongation au-delà du mois de juin a été évoqué.

Les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD et CFDT) aborderont le sujet lors d’une intersyndicale mardi.

Mardi par ailleurs, le trafic à Air France restera de nouveau perturbé en raison d’une onzième journée de grève pour les salaires. Alors qu’un avion sur quatre est resté cloué au sol lundi, la direction de la compagnie table sur une proportion quasi identique mardi, avec “près de 75%” des vols assurés.

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