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Guéant va devoir s’expliquer sur l’affaire Tapie

(Keystone-ATS) Ancien homme fort de la Sarkozie, Claude Guéant est convoqué lundi par la police française. Il devra s’expliquer sur son rôle dans l’arbitrage Tapie, une étape attendue dans l’enquête pour escroquerie en bande organisée. L’ex-secrétaire général de l’Elysée se refuse à tout commentaire.

Agé de 69 ans, celui qui a accompagné Nicolas Sarkozy à tous les postes clés, du ministère de l’Intérieur à l’Elysée, pourrait être placé en garde à vue par la Brigade financière, ont indiqué des sources proches du dossier. Il pourrait être laissé libre ou éventuellement mis en examen.

Selon les mêmes sources, deux autres personnes sont convoquées. Ce sont Me Gilles August, ancien avocat du CDR, organe chargé de régler le passif du Crédit Lyonnais, et un autre conseil du CDR, Me Jean-Pierre Martel.

L’audition de Claude Guéant est très attendue: l’ancien secrétaire général de l’Elysée (2007-2011) aurai joué un rôle de premier plan dans cette affaire. Ses bureaux et son domicile avaient été perquisitionnés en février 2013.

Rôle “non décisif”

Les juges soupçonnent que la décision rendue en juillet 2008, allouant à Bernard Tapie la somme de 403 millions d’euros pour solder son vieux contentieux sur la vente d’Adidas par le Crédit Lyonnais, a été le fruit d’un “simulacre d’arbitrage” validé au plus haut niveau de l’Etat. “Dans cette affaire, la prise de décision avait lieu à l’Elysée”, résume un très bon connaisseur du dossier.

Pour M. Tapie, cette audition est “un non-événement”. Il attribue à M. Guéant un rôle “non décisif”.

Visites à l’Elysée

Désormais avocat, Claude Guéant devrait notamment être amené à s’expliquer sur les contacts qu’il a pu avoir avec l’homme d’affaires et sur les nombreuses visites de Bernard Tapie à l’Elysée, en 2007 et 2008, dans une période cruciale pour l’arbitrage.

Pour Claude Guéant, les soucis judiciaires ne se résument pas à l’affaire Tapie. Il avait été placé en garde à vue fin 2013 dans l’affaire de primes en liquide ayant circulé au ministère français de l’Intérieur entre 2002 et 2004.

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