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Hamon tente un ultime sursaut, Le Pen appelle à une insurrection

Benoît Hamon a réuni 20'000 personne à la place de la République à Paris. KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI sda-ats

(Keystone-ATS) Le candidat socialiste à la présidentielle française Benoît Hamon a réuni mercredi ses soutiens à Paris, pour ce qui ressemblait à un baroud d’honneur. En déplacement à Marseille, Marine Le Pen a, elle, appelé les Français à une “insurrection nationale”.

M. Hamon, en mauvaise posture le premier tour de l’élection présidentielle, dimanche, a annoncé 20’000 personnes réunies sur la place de la République, là où son concurrent de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait rassemblé le 18 mars 130’000 personnes, selon l’estimation de son équipe.

Donné cinquième du premier tour par les sondages, avec environ 8% des intentions de vote, il a appelé à lutter contre “l’apathie” citoyenne, “pire ennemie de la république”. “Citoyennes, citoyens, réveillez-vous, parce que vous seuls pouvez éviter un cauchemar pour la France”, a lancé Benoît Hamon à ses sympathisants agitant des drapeaux aux couleurs du PS sous le soleil.

“Vote sur l’avenir”

Le candidat socialiste semble faire les frais d’un “vote utile” en faveur du candidat d’En Marche! Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon pour contrer le Front national. Il a plaidé pour “un vote de raison, de conviction, un vote sur l’avenir” et non un vote guidé par “des sondages qui limitent (le) choix souverain” des électeurs.

La maire de Lille, Martine Aubry, était présente mercredi, tout comme la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. L’ex-première secrétaire du PS a, elle aussi, dénoncé la tentation du “vote utile”.

Si le PS continue officiellement de défendre son candidat, les débats vont bon train en coulisses pour préparer ce que sera sa position pour le second tour et surtout les élections législatives des 11 et 18 juin.

Le Pen durcit son discours

A Marseille, devant près de 5000 partisans, Marine Le Pen a appelé les Français à une “insurrection nationale”, martelant les thèmes fondateurs du Front national, comme l’identité nationale et la sécurité, pour remobiliser le coeur de son électorat à quatre jours du premier tour de la présidentielle.

Elle a prédit la “fin d’un cycle” qui va balayer, selon elle, les “faiseurs de rêve” comme le “filandreux M. Macron” ou Jean-Luc Mélenchon, le “communiste de plus en plus rose”.

La chef de l’extrême droite française a réaffirmé sa volonté de mettre fin à la “libre circulation des délinquants et des terroristes” par la restauration des frontières, une mesure qu’elle prendra “dès le premier jour de (son) élection”.

Au lendemain de l’arrestation à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer des attentats contre la campagne présidentielle, la salle de spectacle accueillant la rencontre avait été placée sous haute surveillance.

Manifestation hostile à Le Pen

Une vingtaine de blocs de béton avaient été disposés devant le bâtiment pour éviter l’intrusion d’un véhicule et l’accès à la salle était encadré au niveau de deux points de contrôle et d’un portique de sécurité.

Près de 500 manifestants ont tenté de rejoindre la salle pour protester contre la tenue de la réunion électorale. Ils ont été arrêtés à distance par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, selon un photographe de Reuters.

Longtemps donnée en tête du premier tour de l’élection présidentielle par les sondages, la présidente du FN n’est désormais plus certaine de se qualifier pour le second tour. Elle est au coude-à-coude avec Emmanuel Macron, autour de 23% des intentions de vote.

Le républicain François Fillon, longtemps plombé par ses ennuis judiciaires, et le champion de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon les talonnent de près (presque à 20%). Le sprint final est d’autant plus serré que l’abstention risque d’être élevée et que près de 30% des électeurs affirment ne toujours pas savoir pour qui voter dimanche.

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