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Hillary Clinton veut une coalition mondiale contre l’EI

(Keystone-ATS) Hillary Clinton a insisté jeudi sur la nécessité d’une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour lutter contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Elle a réclamé une intensification des raids aériens sur des cibles de l’EI en Syrie et en Irak.

“Le monde entier doit participer à ce combat, mais nous devons le diriger”, a déclaré l’ex-secrétaire d’Etat de Barack Obama et candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de novembre 2016. Elle s’est exprimée devant le Council on Foreign Relations, un groupe d’études et de réflexion basé à New York.

Mme Clinton a demandé une intensification des frappes aériennes sur des cibles de l’EI en Syrie et en Irak, et une coalition plus efficace et plus large. Elle a ainsi appelé les alliés européens et arabes des Etats-Unis à en faire plus.

Elle a aussi prôné un gros effort en matière de renseignement et l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne pour que le régime syrien cesse de bombarder les civils. Mme Clinton n’a cependant pas appelé au déploiement important de troupes américaines au sol, préférant demander un soutien accru pour les troupes locales ou de la région.

Elle a ajouté que les Etats-Unis devaient travailler avec la Russie pour imposer une zone d’exclusion aérienne.

Appel à la Turquie

“Il faut que la Turquie arrête de bombarder les combattants kurdes en Syrie, qui combattent l’EI, et devienne un partenaire à part entière”, a-t-elle déclaré. Elle a demandé à Ankara de fermer sa frontière poreuse avec la Syrie.

L’Arabie saoudite, le Qatar et d’autres pays doivent arrêter les citoyens qui financent directement les organisations extrémistes, a suggéré Mme Clinton. Selon elle, le Conseil de sécurité de l’ONU doit aussi actualiser sa liste de sanctions contre les “terroristes”.

Efforts de coordination

“Les Etats-Unis doivent travailler avec l’Europe pour améliorer immédiatement et radicalement le partage et la coordination en matière de renseignement”, a poursuivi la candidate à la présidence américaine.

“Les pays européens ne s’alertent parfois pas entre eux quand ils refoulent un présumé djihadiste, ou quand un passeport est volé”, a-t-elle souligné. “Trop souvent, les liens n’ont pas été faits. Je sais à quel point c’est dur, mais cela doit changer”.

“L’islam n’est pas notre adversaire”

Evoquant également le problème des communications cryptées utilisées par les terroristes, elle a demandé à la Silicon Valley “de pas voir le gouvernement comme un adversaire”. Elle a demandé à l’industrie des technologies de pointe de “développer des solutions qui assureront notre sécurité et protégeront notre vie privée”.

Elle a aussi insisté sur le fait que les musulmans ordinaires ne pouvaient pas être considérés comme une menace. “Nous sommes dans une lutte d’idées, contre une idéologie de haine, et nous devons gagner. Mais soyons clairs, l’islam n’est pas notre adversaire”, a déclaré Mme Clinton.

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