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Hommage aux victimes de l’attentat d’Ankara, le gouvernement accusé

(Keystone-ATS) Plusieurs milliers de personnes ont honoré dimanche à Ankara les victimes de l’attentat qui a fait au moins 95 morts la veille dans la capitale turque. Elles ont accusé le pouvoir de la montée des tensions à trois semaines des élections législatives du 1er novembre.

Deux fortes explosions, attribuées par le gouvernement à des kamikazes, ont visé samedi matin une “marche pour la paix” près de la gare centrale d’Ankara. La manifestation visait à dénoncer la reprise des affrontements entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes dans le sud-est du pays.

Dans leur dernier bilan, les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu ont recensé 95 morts. Plus de 500 personnes ont été blessées. Cent soixante étaient toujours hospitalisées, dont 65 en soins intensifs. Le Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti pro-kurde du pays, a de son côté fait état de 128 morts dans l’attentat le plus meurtrier jamais commis sur le sol turc.

Pas de revendication

M. Davutoglu a décrété trois jours de deuil national. Il a pointé du doigt trois possibles auteurs: les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’Etat islamique (EI) et un groupe révolutionnaire d’extrême-gauche, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).

“Le travail nécessaire est fait pour identifier ceux qui sont derrière l’attentat et les traduire rapidement en justice”, ont indiqué ses services dans un communiqué.

En l’absence de revendication, l’attaque suscite toutefois de nombreuses questions et alimente toutes les rumeurs. Certains évoquent la possible responsabilité de militants nationalistes turcs opposés à tout accord avec les Kurdes.

Erdogan conspué

Dimanche, les manifestants réunis à Ankara ont conspué le président Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement, accusés d’entretenir des liens avec l’EI et de ne pas avoir, délibérément, assuré la sécurité du rassemblement prévu samedi.

Des manifestations similaires ont eu lieu samedi soir en Turquie et à l’étranger. En Suisse, un millier de personnes se sont réunies à Zurich et plusieurs dizaines à La Chaux-de-Fonds (NE) et Berne. La Confédération a exprimé sa “sympathie” au gouvernement et au peuple turcs, alors que de nombreux dirigeants ont dénoncé cette attaque.

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