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Hommages aux oeuvres murales de Miró au Kunsthaus de Zurich

(Keystone-ATS) Le Kunsthaus de Zurich rend hommage à Joan Miró dans une exposition consacrée aux oeuvres murales à grande échelle du peintre surréaliste catalan. Une septantaine de peintures y montrent l’importance accordée par l’artiste à la matière et à la texture de ses supports.

Intitulée “Joan Miró – Mur, frise, murale”, l’exposition visible dès vendredi jusqu’au 24 janvier propose des oeuvres issues de prestigieuses collections publiques et privées d’Europe et des Etats-Unis. Elle regroupe des peintures, des esquisses et quelques sculptures réalisées entre 1921 et 1976, indique jeudi le musée.

La visite est subdivisée en salles regroupant des oeuvres sur fond de même couleur ou utilisant le même type de matériaux, toutes périodes confondues. L’oeuvre murale sur céramique “Oiseaux qui s’envolent” (1971) en incarne la porte d’entrée. Elle orne depuis 25 ans la cour intérieure du Kunsthaus qui l’avait acquise en 1980.

Pour donner à ses oeuvres sur fond brun un aspect de mur vieillissant, Miró (1893-1983) utilisait parfois de la toile non traitée ou du jute comme support. Il mélangeait en outre ses couleurs à du sable, du gravier ou du goudron pour donner une allure archaïque naturelle à ses peintures.

Miró aimerait les graffitis

Si l’artiste était encore vivant, il se pencherait avec plaisir sur les sprayeurs de graffitis qui voient dans les murs un support artistique, a souligné jeudi son petit-fils Joan Punyet Miró devant les médias. Il se sentirait proche de l’adepte britannique du “Streetart” Banksy.

Comme ce dernier, Miró se considérait comme un artiste politique commentant l’actualité de manière colorée, enjouée, poétique, surréaliste et pessimiste. Le triptyque monumental “L’Espoir du condamné à mort I-II-III” (1974) témoigne de son engagement contre la cruauté du régime franquiste à la fin de son ère.

Cette oeuvre fait partie des points d’orgue de l’exposition, de même que deux autres triptyques, “Bleu I-III” (1961), “Peinture I-III” (1973) et “Peinture I-III” (1973-74).

Réunion inédite

Autre pièce-clef, sur fond blanc, “Peinture (La Magie de la couleur)” (1930) illustre le cri de guerre de Miró “Je veux assassiner la peinture” de 1927. La démesure du “point” rouge et du “point” jaune ainsi que le vide qui les entoure illustrent sa tentative de nier la manière traditionnelle de faire des images et annoncent les grands formats qui ont suivi.

La dernière salle réserve aux visiteurs une première mondiale. La présence commune au sein de la même exposition des esquisses grandeur nature des oeuvres sur céramique “Mur de la lune” (1957) et “Mur du Soleil” (1957), réalisées pour le siège de l’UNESCO à Paris, est en effet inédite.

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