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Huit ans de prison pour le voleur de tableaux de maîtres à Paris

L'enquête a révélé que la sécurité était défaillante au musée d'art moderne de Paris depuis 2010 (archives). KEYSTONE/AP/JACQUES BRINON sda-ats

(Keystone-ATS) Un homme de 49 ans a été condamné lundi en France à huit ans de prison et 200’000 euros d’amende pour le vol, au musée d’art moderne de Paris, de cinq tableaux de maîtres dans la nuit du 20 mai 2010. Deux receleurs ont eux écopé de 6 et 7 ans de prison.

Depuis le casse, un des plus retentissants des dernières années, les cinq tableaux, évalués à 109 millions d’euros (116 millions de francs) par leur propriétaire, restent introuvables.

Il s’agit de “La femme à l’éventail” de Modigliani, de “Nature morte au chandelier” de Léger, du “Pigeon aux petits pois” de Picasso, de “L’Olivier près de l’Estaque” de Braque et d’une “Pastorale” de Matisse.

“Au-delà de la dimension monétaire des oeuvres dérobées, ces faits (…) procèdent de la soustraction au regard de tous de biens culturels relevant du patrimoine artistique de l’humanité pour le seul profit de quelques-uns”, a souligné le président du tribunal.

As de la varappe

Il a estimé que l'”absence de prise de conscience de la gravité des faits” de la part du principal prévenu – il a évoqué à l’audience son “travail” – imposait une peine lourde.

Ce dernier, électricien de profession et as de la varappe surnommé “l’homme-araignée”, était connu des services de police pour sa dextérité dans le vol de bijoux et d’oeuvres d’art – il a été condamné quatorze fois, notamment pour des vols par escalade avant cette nouvelle affaire.

Il a expliqué aux enquêteurs, qu’il avait ciblé le Léger et le Modigliani. Mais devant l’absence d’alarme, il a décidé d’en “profiter” et de prendre aussi le Picasso, le Braque et le Matisse. L’enquête révélera ensuite que la sécurité du musée était défaillante depuis fin mars 2010.

Devant les enquêteurs, le conservateur en chef du musée a estimé à 50 millions d’euros le préjudice de ce vol. Une somme toutefois “largement inférieure” au prix du marché, notait-il.

La mairie de Paris, propriétaire des tableaux, les avait de son côté évalués à environ 100 millions d’euros. C’est cette estimation qui a été retenue par le tribunal, qui a condamné solidairement le principal suspect et les deux hommes poursuivis à ses côtés pour recel et association de malfaiteurs à payer 104 millions d’euros de dommages et intérêts à la ville de Paris.

L’enquête suggère que les toiles ont été transférées à l’étranger, mais elle n’a pas pu le démontrer de façon certaine.

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