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Il sera plus facile de tuer des loups dès le 15 juillet

(Keystone-ATS) Dès le 15 juillet, il sera plus facile d’abattre un loup en Suisse. Le Conseil fédéral a révisé mercredi l’ordonnance sur la chasse. But: éviter la formation de meutes comprenant des jeunes.

Un canton pourra désormais, avec l’accord de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), réguler les effectifs de loup si au moins quinze animaux de rente ont été tués en quatre mois sur le territoire d’une meute de loups comprenant des jeunes. Le bétail tué dans des zones où des mesures ont été prises pour le protéger ne sera pas pris en compte.

Abattre les jeunes

Il sera aussi possible d’abattre les jeunes loups lorsqu’ils s’approchent trop des zones habitées et se montrent agressifs ou peu farouches. L’espèce reste néanmoins protégée, souligne le Conseil fédéral. Le quota de tirs sur le territoire d’une meute ne devra pas dépasser la moitié du nombre de louveteaux nés dans l’année.

Et il ne sera pas possible d’abattre de jeunes loups que l’année de leur naissance ou l’année suivante. Les géniteurs devront quant à eux être épargnés.

La réglementation du Plan loup concernant la gestion des loups solitaires a quant à elle été reprise telle quelle dans l’ordonnance. Le canidé peut être tiré s’il a tué au moins 35 moutons ou chèvres en l’espace de quatre mois consécutifs durant la première année après son apparition dans une région. Idem s’il a croqué 25 animaux en un mois.

Si les chasseurs ont raté leur cible, le tir est autorisé les années suivantes si le loup a tué 15 animaux de rente en l’espace de quatre mois. Dans ces cas aussi, le bétail considéré comme étant protégé n’est pas pris en compte. Mais l’OFEV n’assure plus que la haute surveillance. Le canton déterminera lui-même si les conditions sont réunies pour tirer un loup.

Propagation du loup

La situation a évolué depuis le retour du prédateur en Suisse. Le nombre d’animaux augmente pour atteindre la trentaine et des meutes se forment. La première a été observée en 2012 à Calanda (GR). Elle compte désormais huit à dix individus. La Suisse compte en outre actuellement dix à quinze loups solitaires.

Selon le gouvernement, il est vraisemblable que le loup va continuer de se propager dans le pays et que de nouvelles meutes vont se former. Ce qui ne manquera pas de susciter de nouvelles polémiques.

Pendant trois ans, l’OFEV va surveiller les meutes de plus près. Ce projet d’étude devra permettre de comprendre pourquoi et comment le loup s’implante dans tel ou tel territoire. Il devra aussi évaluer l’efficacité des mesures d’effarouchement sur les jeunes canidés, ainsi que les réactions de la meute si un jeune est abattu.

Prochaine étape

Le gouvernement ne souhaite pas aller plus loin. Pas question ainsi de pouvoir chasser Ysengrin toute l’année, comme le réclame le conseiller aux Etats René Imoberdorf (PDC/VS). En s’attaquant aux meutes, il fait écho à une autre demande du Parlement, plus globale et qui débouchera sur une révision de la loi sur la chasse. Les travaux préliminaires à ce sujet sont en cours.

L’ensemble de ces mesures ne plaisent pas aux défenseurs de la nature. Pro Natura et le WWF ont dit par le passé qu’ils n’approuveront des tirs de régulation que lorsque la population de loups sera viable. Ils ont accusé la ministre de l’environnement Doris Leuthard d’activisme, alors qu’une seule famille de loup vit en Suisse.

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