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Il y a dix ans, Henniez passait sous le contrôle de Nestlé

La marque Henniez demeure un fleuron de l'économie broyarde (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Nestlé s’emparait d’Henniez il y a tout juste dix ans. L’entreprise vaudoise, fournisseur d’eau minérale depuis plus de 110 ans, est passée le 1er janvier 2008 dans le giron du numéro un mondial de l’alimentation.

Le 4 septembre 2007, la société Henniez, établie dans le village éponyme, annonçait avec la multinationale veveysanne un changement de dimension. La famille Rouge, actionnaire majoritaire jusque-là, cédait un peu plus de 61% des actions dans le cadre d’une transaction valorisant l’entreprise à 155 millions de francs.

“La décision a été mûrement réfléchie”, déclarait alors devant la presse Nicolas Rouge, directeur et administrateur-délégué des Sources minérales Henniez. “Ma mère, mon frère et moi-même sommes arrivés à la conclusion que cette solution était la meilleure pour assurer la pérennité de la marque et des collaborateurs”, précisait-il non sans une certaine émotion.

Voie solitaire risquée

“Tout au long de son histoire, Henniez s’est enorgueillie de son indépendance et de sa capacité à financer elle-même son développement”, rappelait Nicolas Rouge. “Malgré une notoriété de plus de 90% en Suisse et un très bon positionnement, la voie solitaire devenait toujours plus difficile et risquée.”

A l’époque, Henniez réalisait un chiffre d’affaires d’un peu plus de 150 millions de francs par an. La société broyarde employait, toujours à ce moment-là de son histoire, 270 collaborateurs.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Contrôlée par la multinationale vaudoise, via son pôle eau Nestlé Waters, formellement depuis le 1er janvier 2008, la marque Henniez continue d’être bien visible sur tous les étalages des grandes surfaces et les tables de restaurant.

Commander une Henniez

Elle se targue d’être la plus consommée dans l’hôtellerie et dans la restauration. Henniez tire son nom d’un Romain appelé Ennius. Un médecin y fonda plus tard une station thermale en 1688. En 1905, la Société des bains et eaux d’Henniez fut créée, avec à la clé la première usine d’embouteillage.

Et pendant longtemps, commander “une Henniez” au restaurant signifiait simplement commander une eau minérale, relève Nestlé Waters dans un communiqué publié pour le dixième anniversaire. En 2014, la magazine Bilan osait même affirmer qu’Henniez avait démocratisé la consommation d’eau minérale en Suisse.

A l’origine du succès, on trouve un entrepreneur de la vieille école, Edgar Rouge, pour qui l’expansion passait par la diversification: en 1977, il obtint la licence suisse de production des jus de fruits Granini. En 1989, il ajouta Cristalp à son portefeuille, une marque d’eau minérale originaire du Valais, puis vinrent s’ajouter en 1996 les jus de fruits de la marque Hohes C.

Zone protégée

La vision entrepreneuriale d’Edgar Rouge le poussa aussi à créer en 1991 le domaine d’Henniez: une zone protégée de 120 hectares autour de la source, dans laquelle la famille Rouge fit planter 70’000 arbres pour en préserver la qualité.

Depuis lors, la tolérance zéro est de mise dans cette zone de protection des ressources en eaux, où sont bannis les pesticides, les produits phytosanitaires et les engrais.

Aujourd’hui, Nestlé Waters Suisse, entité établie à Henniez, produit les marques Henniez, Cristalp et Romanette, en employant 270 personnes. Elle fabrique aussi sous licence les jus de fruits Granini et Hohes C et distribue des eaux importées appartenant à la galaxie Nestlé (San Pellegrino, Vittel, Contrex, Perrier et Aqua Panna).

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