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Imbroglio autour d’un ordre de libération de l’ex-président brésilien Lula

Les partisans de l'ancien président brésilien Lula ont immédiatement commencé à fêter lorsqu'un juge d'une cour d'appel a annoncé sa libération. Mais la joie a dû être de courte durée: le président de cette même cour a contredit cette décision dans la foulée. KEYSTONE/AP/DENIS FERREIRA NETTO sda-ats

(Keystone-ATS) L’ancien président brésilien Lula, condamné pour corruption, doit rester en prison. Ces propos émanent dimanche du président d’une cour d’appel dont un juge avait décidé la libération de Lula avant d’être contredit par un autre juge de la même cour.

Carlos Eduardo Thomson Flores, le président de cette cour d’appel, le TRF4 de Porto Alegre, dans le sud du Brésil, confirme la décision du juge Joao Pedro Gebran Neto, a-t-il déclaré dans un communiqué. A savoir: l’ancien président doit rester en prison, où il purge une peine de 12 ans et un mois pour corruption.

Le TRF4 est le tribunal qui avait ratifié la condamnation de première instance de Luiz Inacio Lula da Silva en janvier dernier.

Le juge Rogerio Favreto, qui était ce week-end le juge de permanence du TRF4, a fait sensation en ordonnant dimanche la mise en liberté de Lula.

Contredit deux fois

Tandis que les partisans de Lula commençaient déjà à fêter sa libération imminente trois mois après son incarcération, le juge Gebran Neto a décidé, lui, le maintien en prison de l’ancien président et a annulé la décision de son collègue.

Mais le juge Favreto a déclaré qu’il maintenait sa décision. “Je réaffirme la teneur des décisions prises antérieurement, en décrétant la mise en oeuvre immédiate de la mesure de libération dans un délai maximum d’une heure”, a-t-il écrit.

Quelques heures plus tard, le président du TRF4 a tranché en statuant que Lula resterait en détention.

Candidature invalidée

Cet imbroglio judiciaire a créé la confusion au Brésil à trois mois d’une élection présidentielle parmi les plus incertaines de l’histoire du pays et à laquelle Lula veut se présenter.

Même s’il avait été remis en liberté, l’ancien président (2003-2010), en tête des intentions de vote pour le scrutin d’octobre, aurait probablement vu sa candidature invalidée par le tribunal électoral, en vertu d’une loi qui interdit à tout candidat déjà condamné en appel de se présenter.

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