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Importants efforts pour éliminer les hépatites d’ici 2030

Le chef de la lutte contre les hépatites à l'OMS Gottfried Hirnschall est optimiste grâce aux avancées dans certains pays. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) D’importants efforts sont menés par plusieurs Etats pour éliminer les hépatites d’ici 2030. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit jeudi à Genève avoir ajouté un nouveau générique à sa liste de médicaments préqualifiés contre l’hépatite C.

“Nous avons des raisons d’être optimistes” face une maladie “qui n’est souvent pas reconnue et à laquelle souvent aucune réponse n’est apportée”, a indiqué devant la presse le directeur du dispositif mondial contre les hépatites à l’OMS Gottfried Hirnschall. “Des pays intensifient” leur action pour contribuer à l’objectif de réduire de 90% les nouvelles infections et de deux tiers les décès d’ici 2030 par rapport à 2016.

Parmi 28 Etats qui rassemblent environ 70% des cas d’hépatites dans le monde, quasiment tous ont lancé des comités nationaux de haut niveau pour l’élimination de cette maladie, selon des données de l’OMS publiées à la veille de la Journée mondiale contre cette pathologie. Environ deux tiers ont attribué des financements à cette lutte. Davantage d’indications seront dévoilées dans quelques mois.

“De nombreux pays ont réussi à étendre la vaccination contre l’hépatite B”, a affirmé le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le nombre de nouvelles infections a diminué. “Nous devons pousser davantage pour augmenter l’accès à un diagnostic et à un traitement”, a ajouté le chef de l’organisation.

Autres indicateurs, près de 87% des pays analysés ont établi des objectifs pour l’éradication de la pathologie et plus de 70% ont commencé à appliquer des plans nationaux. Près de la moitié souhaitent atteindre cette élimination par l’accès pour tous à un traitement.

Prix des médicaments en baisse

Problème, “au mieux, une personne sur dix sait qu’elle infectée par une hépatite” et peut se soigner, déplore M. Hirnschall. Il dénonce une situation “inacceptable”. Et il appelle les Etats à davantage d’efforts et d’investissements.

Au total, 325 millions de personnes sont atteintes par les deux plus graves types d’hépatites, selon des données de 2015. Près d’1,35 million de décès ont été observés.

L’hépatite C, dont les premiers “bons médicaments” ont été validés il y a moins de 4 ans, peut être entièrement soignée avec des antiviraux en trois mois. Seuls 7% des patients ont toutefois accès au traitement et le nombre de nouveaux cas augmente. Des génériques ont contribué à faire chuter récemment les prix des médicaments même s’ils restent chers dans les pays développés.

Sécurité des injections

L’OMS vient de préqualifier l’un d’entre eux dont le tarif pour le traitement de trois mois atteint environ 280 dollars. D’autres sont en cours de validation. Sans chiffrer le nombre de patients qui pourraient bénéficier du nouveau générique, M. Hirnschall souhaite que “les prix baissent encore”.

Le médicament le plus efficace contre l’hépatite B, plus mortelle, ne permet pas d’éradiquer la maladie. Dans de nombreux pays à revenus bas ou intermédiaires, il coûte environ 48 dollars par an pour le patient. Les tests de l’hépatite B doivent être étendus, explique l’OMS. Ils ne sont toujours pas appliqués largement dans certains pays.

L’organisation appelle aussi à davantage de politiques pour rendre sûres les injections, responsables de 30% des nouvelles infections d’hépatite B et de dix fois moins pour celles d’hépatite C. Le taux de vaccination à l’hépatite B pour les consommateurs de drogue doit également être augmenté, ajoute encore l’OMS. En 2016, une campagne pour améliorer la sécurité des injections avait été lancée.

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