Jérôme Kerviel se résout à rentrer en France où l’attend la prison
(Keystone-ATS) Jérôme Kerviel s’est résolu dimanche soir à rentrer en France, où l’attend la prison. L’ex-trader avait dans un premier temps annoncé vouloir rester en Italie. Il a vainement tenté d’impliquer le président François Hollande dans sa défense.
“Je marche et je rentre vers la France”, a-t-il dit en sortant de l’hôtel de Vintimille, en Italie, où il se trouvait depuis samedi. “Je vais aller dîner avec mes amis (…). Après, je rentre en France”, a-t-il dit aux journalistes, tout en marchant. “Je n’ai jamais été en fuite, j’ai toujours assumé ma responsabilité”, a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, l’ancien trader de la Société générale avait dit vouloir rester en Italie en attendant une réponse de l’Elysée à sa demande de protection de témoins dans son dossier. Jérôme Kerviel a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour des malversations estimées à 4,9 milliards d’euros,
Pas de rencontre avec Hollande
Mais le Parquet général de la cour d’appel de Paris avait indiqué qu'”un mandat d’arrêt européen serait délivré à son encontre” s’il ne se rendait à la convocation du commissariat de Menton, près de la frontière italienne, d’ici à dimanche minuit.
Quant au président français, son entourage a fait savoir que “aucune rencontre n’est à l’ordre du jour” avec les avocats de Kerviel et que le chef de l’Etat était “attaché au respect” des décisions de justice.
Pourfendeur d’un système “amoral”
L’ancien courtier entré à la Société Générale à 23 ans et aujourd’hui âgé de 37 ans était le symbole des dérives qui ont mis à terre le système bancaire mondial, comme avant lui le banquier escroc américain Bernard Madoff. Il s’est métamorphosé en repenti et en pourfendeur d’un système financier “amoral”.
Jérôme Kerviel a achevé à Vintimille plus de deux mois de marche, commencée le 5 mars à Rome. Le 19 février, il avait échangé quelques mots avec le pape François lors d’une audience générale.