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Jean-Luc Godard présente “Film Socialisme” à Paris

(Keystone-ATS) Pairs – Tour à tour caustique, érudit ou faussement ennuyé, Jean-Luc Godard, attendu en vain en mai au festival de Cannes, a présenté vendredi à Paris son “Film socialisme”. Il a mêlé à son discours, pêle-mêle, Husserl, François (Truffaut), Jérôme Kerviel ou les promenades avec son chien.
Le célèbre cinéaste suisse, qui s’exprimait pour la première fois en public en France sur son dernier opus, a fait salle comble au Cinéma des cinéastes, la salle de l’ARP (société des auteurs-réalisateurs-producteurs).
Pendant une heure et demie, le metteur en scène de Pierrot le fou, cigare à la main dont il était autorisé à tirer quelques bouffées, a répondu aux questions de quelque 500 spectateurs qui venaient de voir son film.
“Film Socialisme”, sélectionné à Cannes dans la section” un certain regard”, présente pendant 1h42 un ensemble géant d’images et de textes autour de la tragédie permanente du monde et de celle du siècle dernier en particulier.
Dès le départ, le cinéaste, bientôt 80 ans, assène : “je suis là pour dire le contraire et contredire”, tout en ajoutant quelques minutes plus tard que de toute façon “il n’y a rien à dire, c’est pour cela que le film se termine par les mots No comment”.
En présence d’Agnès VardaLes tours et les détours s’enchaînent au fil de la pensée du cinéaste, qui répond plus ou moins aux questions. Avec un vrai bonheur de parler d’ un certain cinéma, en évoquant Murnau, Griffith, Carné, “François” Truffaut, Agnès Varda, présente dans la salle, mais aussi les “autres”.
“Le cinéma a disparu, ce que les gens appellent cinéma, c’est des films. D’autres (cinéastes) pensent qu’ils habitent leur cinéma. Ils habitent leur film. Peut-être, leur film est sympathique mais il n’est pas terrible”. La salle, complètement acquise, rit.

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