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Juan Manuel Santos remporte la présidentielle

(Keystone-ATS) Bogota – L’ex-ministre de la Défense colombien Juan-Manuel Santos, connu à l’étranger pour ses succès face à la guérilla des Farc a emporté dimanche l’élection présidentielle. Ce scrutin démontre la préférence des Colombiens pour la politique de fermeté à l’égard de celle-ci.
Selon des résultats portant sur 99,3% des bulletins dépouillés, Juan-Manuel Santos, candidat du parti social d’union nationale (Partido de la U), a obtenu 69% des suffrages avec plus de 8,9 millions de voix.
Son rival, l’ex-maire de Bogota Antanas Mockus, âgé comme lui de 58 ans, a pour sa part obtenu 27,5% des voix, avec quelque 3,5 millions de votes.
Faible taux de participationQuelque 13,2 millions d’électeurs ont participé au scrutin, où le taux de participation tournerait autour de 44%.
Juan-Manuel Santos, déjà trois fois ministres (Commerce extérieur, Trésor et Défense) n’avait jamais auparavant eu de mandat électif. Il était cependant auréolé de plusieurs victoires sur la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), à commencer par le sauvetage d’Ingrid Betancourt, qui fut l’une de ses collaboratrices lorsqu’il était ministre du Commerce extérieur.
Politique sécuritaireDans un grande salle de spectacles, des centaines de partisans du candidat étaient rassemblés, pour fêter sa victoire et tirer un bilan du mandat du président sortant. Huit ans après l’élection d’Alvaro Uribe, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) sont encore actives sur près de 50% de territoire, mais ne cernent plus les villes.
Les forces de l’ordre – police et armée – ont elles vu leurs effectifs doubler, passant de 220’000 hommes à 425’000. Cette politique a permis à beaucoup de Colombiens de pouvoir à nouveau sortir de Bogota sans craindre les enlèvements.
Mockus remercie ses électeursAntanas Mockus avait un temps suscité une vague d’adhésions auprès de Colombiens qui adhéraient à sa dénonciation des violations des droits de l’Homme, de la “culture du narcotrafic”, la corruption et la violence à laquelle le pays est encore en proie.
Mais, la peur du “saut dans le vide”, expression employée par les partisans de Juan-Manuel Santos pour définir une présidence du candidat du Parti vert, l’a emporté. La Commission européenne, dans un communiqué daté de Bruxelles, a félicité le futur président colombien.
Onze morts lors du scrutinLe scrutin a cependant été entaché par une certaine violence, avec onze policiers et soldats tués dans différentes attaques dont les auteurs n’ont pas été identifié.

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