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Jules Bianchi a perdu “sa bataille” contre la mort

(Keystone-ATS) “La bataille” de Jules Bianchi a pris fin vendredi, a annoncé samedi la famille du jeune pilote de F1 de 25 ans.

Le Français n’aura donc jamais émergé du coma dans lequel il était plongé depuis son dramatique accident au Grand Prix du Japon en octobre 2014. Il est le premier pilote de F1 à mourir des suites d’un accident en course depuis le triple champion du monde brésilien Ayrton Senna, le 1er mai 1994 à 34 ans.

Jules Bianchi s’est éteint vendredi soir au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nice. Moins d’un an après sa sortie de route, au volant d’un des bolides de l’écurie russe Marussia, sur le circuit de Suzuka, lors du Grand Prix du Japon, le 5 octobre 2014. “Jules s’est battu jusqu’au bout, comme il l’a toujours fait, mais hier, sa bataille a pris fin”, a précisé le communiqué de la famille, qui a souligné ressentir “une peine immense et indescriptible”.

Cette issue était crainte depuis plusieurs jours déjà par la famille. Sur la radio France Info, le 13 juillet, le père du pilote, Philippe Bianchi s’était ainsi déclaré “moins optimiste” sur l’état de santé de son fils, constatant que celui-ci n’avait pas fait de “progrès significatifs”.

“Il faut avoir, à un moment donné, les pieds sur terre et se rendre compte de la gravité de la situation”, avait-il ajouté, soulignant déjà qu’une issue mortelle était peut-être le moins mauvais des scénarios pour son fils, tant sa passion de l’automobile et du pilotage était grande. “Il nous avait dit que s’il lui arrivait un jour un accident du type de celui de Michael Schumacher, s’il avait ne serait-ce que le handicap de ne plus pouvoir conduire, il aurait beaucoup de difficultés à le vivre. Parce que c’était sa vie”.

Si Michael Schumacher continue toujours sa bataille contre le destin et la mort, à 45 ans, dans la propriété familiale à Gland, Jules Bianchi, lui, a quitté la scène, à quelques jours de son 26e anniversaire, le 3 août. L’Allemand vivait une retraite bien remplie quand il est tombé à ski, fin décembre 2013 à Méribel, après avoir heurté une pierre dans un secteur hors-piste, sans danger apparent. Avec sept titres de champion du monde à son palmarès. Jules Bianchi, lui, n’aura grappillé que deux points au total, en 34 courses, au volant de sa Marussia, au sein de cette écurie russe qu’il avait rejointe comme pilote titulaire en 2013. C’était lors du Grand Prix de Monaco 2014, avec une 9e place acquise de haute lutte en partant du fond de la grille et malgré deux pénalités de cinq secondes, sur un circuit où il est très difficile de dépasser.

Jules Bianchi, petit-fils de Mauro, pilote de F3, et petit-neveu de Lucien, pilote de F1 qui a trouvé la mort aux 24 Heures du Mans en 1969, aura vu sa carrière de pilote prendre fin le 5 octobre dernier, au 42e tour du Grand Prix du Japon. Sous la pluie, il avait perdu le contrôle de son véhicule dans le virage 7, la courbe Dunlop, pour finir par s’encastrer sous l’engin d’élevage présent au même endroit pour évacuer la Sauber de l’Allemand Adrian Sutil sortie au tour précédent.

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