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Jusqu’à 260 blessés parmi les migrants d’Idomeni

(Keystone-ATS) La tension est montée d’un cran dans le camp d’Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne. La police macédonienne a utilisé des gaz lacrymogènes pour repousser plusieurs centaines de migrants massés en territoire grec. Au moins 260 personnes auraient été blessées.

Les incidents ont commencé en fin matinée. Des témoins ont expliqué que la tension était progressivement montée alors qu’un petit groupe de migrants tentait de discuter avec des gardes-frontières macédoniens et demandaient l’ouverture de la barrière.

Face au refus de leurs interlocuteurs, d’autres migrants ont commencé à marcher vers la frontière, ont-ils ajouté. Ils étaient environ 500 rassemblés le long de la barrière frontalière lorsque certains d’entre eux ont tenté de forcer le grillage et ont jeté des pierres contre les policer macédoniens.

Ces derniers ont répondu en tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, selon des sources policières grecque et macédonienne. Des dizaines de migrants se sont évanouis et ont été secourus dans les unités médicales des ONG du camp d’Idomeni. Certains migrants ont couvert de dentifrice leur visage pour, selon eux, se protéger, selon un photographe de l’AFP sur place.

Balles en plastique?

“Environ 300 personnes ont été blessées, dont 200 ont été secourues par notre unité médicale pour des problèmes respiratoires, 30 pour des blessures provenant des balles en plastique et 30 pour d’autres blessures”, a indiqué Achilleas Tzemos, responsable de Médecins sans Frontières (MSF) dans le camp d’Idomeni.

La police macédonienne a nié avoir utilisé des balles. Selon elle, “trois policiers ont été blessés légèrement”. Les policiers macédoniens “ont tiré des gaz pour se protéger et (protéger) la frontière quand un groupe de migrants a tenté de détruire le grillage”, a indiqué Toni Angelovski, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Il a assuré que “la situation était sous contrôle, mais que les incidents continuaient (dimanche après-midi) et qu’aucun migrant n’a réussi à franchir la frontière”.

Le gouvernement grec a dénoncé le recours à la force contre des migrants. “L’usage sans discernement de produits chimiques, de balles en caoutchouc ou de grenades assourdissantes contre des populations vulnérables, et particulièrement sans qu’une telle force soit justifiée, constitue un acte dangereux et déplorable”, selon George Kyritsis, porte-parole de la coordination des migrations au sein du gouvernement.

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