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Kiev a commencé à retirer ses armes lourdes dans l’Est

(Keystone-ATS) L’Ukraine a commencé jeudi le retrait des armes lourdes dans l’Est séparatiste prorusse. De son côté, le dirigeant de la République populaire autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a affirmé que ses forces avaient déjà retiré 90% de leurs armes lourdes.

La trêve établie à partir du 15 février semble enfin tenir dans l’Est séparatiste du pays. L’armée ukrainienne n’a déploré aucun mort pour la seconde journée consécutive.

“L’Ukraine commence le retrait des canons de 100 millimètres de la ligne de démarcation”, premier pas vers le retrait des armes lourdes qui va se faire sous la surveillance de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), a fait savoir l’état-major de l’armée ukrainienne dans un communiqué.

Cette première étape prendra 24 heures et sera suivie de retrait de lance-roquettes multiples Grad et autres pièces lourdes, a précisé un porte-parole militaire, Anatoli Stelmakh.

Enjeu de Marioupol

Le retrait des armes lourdes, prévu par l’accord “Minsk 2” du 12 février, était censé commencer dimanche. Mais Kiev avait jusqu’à présent affirmé qu’il n’en était pas question avant le respect total du cessez-le-feu.

Petit bémol dans cette accalmie: l’armée ukrainienne dénonce une “concentration des troupes ennemies” près de Marioupol, port sur la mer d’Azov et dernière grande ville de l’Est rebelle sous le contrôle de Kiev. Sept drones ont survolé la zone de Marioupol en 24 heures, a indiqué un porte-parole militaire, Andriï Lyssenko.

Sa conquête serait une étape clé pour construire un pont terrestre entre la Russie et la Crimée sous autorité russe, après la prise la semaine dernière du noeud ferroviaire de Debaltseve qui relie les capitales séparatistes de Donetsk et de Lougansk.

Retour de réfugiés

Les rebelles ont montré mercredi à la presse ce qu’ils ont présenté comme un retrait de leurs armes lourdes près du bastion de Donetsk. Mais l’OSCE n’était pas en mesure de confirmer un retrait plutôt qu’un mouvement habituel.

L’OSCE a par ailleurs rapporté jeudi qu’un plus grand nombre de civils retournent de Russie en Ukraine depuis le cessez-le-feu du 15 février. “Nous voyons le flux revenir vers l’Ukraine depuis le cessez-le-feu”, a déclaré Paul Picard, chef de la mission de l’OSCE aux points de contrôle de Goukovo et Donetsk. Cette évolution “est liée à l’amélioration de la sécurité et de la stabilité dans la zone”, a-t-il ajouté.

Occidentaux sceptiques

Les Occidentaux, et en premier lieu les Américains, semblent cependant peu convaincus de la volonté de la Russie d’apaiser le conflit. Accusée d’armer les rebelles de l’Est et de leur avoir envoyé des troupes, Moscou dément toute implication dans ce conflit.

“Des mensonges”, a lancé le secrétaire d’État américain John Kerry, en brandissant la menace de nouvelles sanctions contre Moscou, déjà lourdement frappée.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a quant à lui souligné mercredi que la question des sanctions pourrait être soulevée au niveau européen en cas d’attaque contre Marioupol.

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