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Législatives: le Premier ministre résiste mais la gauche le menace

Le parti au pouvoir en Islande, qui a siégé dans quasiment tous les gouvernements depuis 1980, est talonné par le Mouvement Gauche-Verts de Katrin Jakobsdottir (en photo). KEYSTONE/AP/BRYNJAR GUNNASRSON sda-ats

(Keystone-ATS) Affaibli par les affaires, le Premier ministre islandais a limité la casse aux législatives anticipées de samedi, selon des résultats encore partiels. Mais la dispersion des voix et une poussée relative à gauche menacent son maintien au pouvoir.

Les résultats définitifs de ce scrutin à un tour ne sont pas attendus avant dimanche matin, mais le paysage de la nouvelle assemblée ne préfigurera en rien la couleur du futur gouvernement: la formation d’une majorité de droite ou de gauche pourrait en effet prendre des semaines, voire des mois.

Après dépouillement de près de la moitié des bulletins dimanche vers 03h00 locales (05h00 en Suisse), le Parti de l’indépendance du chef du gouvernement, le conservateur Bjarni Benediktsson, était crédité de 17 sièges sur 63 à l’Althingi, le Parlement monocaméral de l’île subarctique.

“Je me félicite que nous soyons en tête, mais les choses sont très compliquées. Je suis optimiste quant à notre capacité à former un gouvernement”, a déclaré M. Benediktsson à l’AFP dans la nuit.

Son parti, qui a siégé dans quasiment tous les gouvernements depuis 1980, perdrait quatre sièges et serait talonné par le Mouvement Gauche-Verts de Katrin Jakobsdottir, qui obtiendrait 11 élus. A un ou deux mandats près, ces chiffres ne devraient pas évoluer significativement.

La gauche à l’affût

En tant que dirigeant du premier parti du pays, M. Benediktsson devrait recevoir mandat du président pour tenter de former une majorité. S’il échouait, Katrin Jakobsdottir prendrait alors la main.

Une hypothèse nullement farfelue car les partenaires traditionnels ou potentiels (Parti du progrès, libéraux de Renaissance) des conservateurs marquent nettement le pas et ne leur apporteraient ensemble que 11 mandats.

Il s’agit des quatrièmes législatives depuis la crise financière de 2008 qui avait plongé la nation nordique dans le marasme, mis au jour les liens étroits entre élites politiques et économiques, mais fait aussi émerger un mouvement populaire “anti-establishment”.

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