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Législatives en Gambie, premières élections post-Jammeh

Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 (10h00 suisses) en Gambie pour les élections législatives (archives). KEYSTONE/AP/JEROME DELAY sda-ats

(Keystone-ATS) Les Gambiens votaient jeudi pour choisir leurs députés, premières élections depuis le départ de Yahya Jammeh. Celles-ci suscitent l’espoir d’un réel équilibre des pouvoirs après 22 ans de toute-puissance de l’exécutif.

En Gambie, pays anglophone enclavé dans le territoire sénégalais hormis sa façade atlantique, le Parlement monocaméral compte 58 députés: 53 élus et cinq nommés par le président pour un mandat de cinq ans.

Un peu plus de 886’000 électeurs, sur quelque 2 millions d’habitants, doivent choisir leurs députés parmi 238 candidats, issus de neuf partis politiques ou de listes indépendantes, selon la Commission électorale (IEC). Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 (10h00 suisses). Les premiers résultats sont attendus dès jeudi soir.

Yahya Jammeh en exil

Yahya Jammeh est parti en exil en Guinée équatoriale en janvier, à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne pour le forcer à céder le pouvoir.

Déclaré perdant de l’élection présidentielle de décembre, il a contesté pendant six semaines sa défaite face à Adama Barrow, candidat d’une large coalition.

Mais cette coalition n’aura pas survécu au départ de M. Jammeh. Les partis qui la composaient se présentent séparément à ce scrutin, faisant craindre à certains de ses membres que cette division ne profite à l’APRC.

“Ils vont mourir de leur belle mort”

Le parti de l’ex-président espère l’emporter dans les 29 circonscriptions où il présente des candidats, selon son chef de campagne, Yankuba Colley. “L’APRC (Alliance patriotique pour la réorientation et la construction, ex-parti au pouvoir) est le plus grand parti du pays, que ça plaise ou non”, a déclaré un responsable de cette formation, Bibi Darboe, lors d’un meeting à la fin de la campagne.

“Ils vont mourir de leur belle mort”, a au contraire estimé Madi Ceesay, de l’UDP (Parti démocratique unifié, principale formation de l’ex-opposition), auquel appartenait Adama Barrow avant d’en démissionner pour représenter l’ensemble de la coalition contre Yahya Jammeh.

Le GDC (Congrès démocratique de Gambie) espère de son côté réaliser une percée. Le parti attire les électeurs “parce que nous parlons de la jeunesse, des femmes, et d’émancipation”, a affirmé un de ses candidats, Ebrima Nyang.

Observateurs européens

Les précédentes élections législatives en 2012 avaient été boycottées par six des principaux partis d’opposition. L’APRC avait remporté une victoire écrasante.

L’Union européenne a déployé pour la première fois une véritable mission d’observation des élections en Gambie. Elle se dit confiante dans le déroulement du scrutin. “La campagne a été très libre et pacifique”, a déclaré le chef de la mission, le député tchèque au Parlement européen Miroslav Poche.

L’Union africaine et la Cédéao, dont les troupes sont toujours présentes en Gambie à la demande de M. Barrow, ont également envoyé des observateurs.

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