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L’abandon du taux plancher pèse toujours sur la Bourse suisse

(Keystone-ATS) L’abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) a encore fortement pesé sur la Bourse suisse vendredi. L’indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) a chuté de 5,96%, clôturant à 7899,59 points. Le SLI a reculé de 5,98% à 1147,18 points et le SPI 5,80% à 7804,32 points. Les trente blue chips ont tous fini dans le rouge.

La Bourse suisse a souffert de la décision de la BNS -d’abandonner le taux plancher du franc face à l’euro- et a nettement reculé vendredi. Les perspectives de nombreuses entreprises et celles de l’économie suisse en général se sont détériorées. On ne peut en tout cas pas encore dire que le marché ait trouvé un plancher, ont commenté des courtiers.

La plupart des autres places européennes ont connu une séance “normale”, le Dax inscrivant même un nouveau record à plus de 10’160 points. Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont reculé de 0,4% en décembre, un plus bas de 6 ans. Sur l’année 2014, l’inflation s’est établie à 0,8%, 2e plus faible en 50 ans. En revanche, le moral des ménages mesuré par l’Uni Michigan s’est amélioré en janvier.

Processus de réévaluation

Le marché est en plein processus de réévaluation des actions suisses et les analystes s’en sont donné à coeur joie avec les réductions de recommandation et/ou d’objectif de cours. Les perspectives pour l’économie suisse sont plutôt moroses et la situation de base s’est détériorée pour nombre d’entreprises, surtout celles qui réalisent une part élevée de leurs affaires à l’exportation et celles qui sont très exposées aux cours de change.

Julius Baer a chuté de 14,6%: la banque est très sensible à la décision de la BNS, selon des experts. Credit Suisse a abandonné 9,2% et UBS 6,2%. Une filiale d’UBS a accepté de payer 14 millions de dollars à la SEC pour régler une affaire de manquements liés aux activités de négoce.

Selon les experts de Vontobel, le secteur de la santé est relativement fortement exposé aux effets des transactions monétaires. Pour les blue chips Clariant (-5,9%) ou Syngenta (-7,1%), cela signifie que les objectifs de marge seront hors d’atteinte cette année. Swatch (-7,1%) et Richemont (-6,7%) sont également fortement exposés, ainsi que les entreprises très orientées à l’exportation.

Site de Lonza à Viège en danger

Aux cycliques, Lonza (-8,4%) a le plus reculé, devant Geberit (-8,3%) et Actelion (-6,6%). Lonza avait affirmé jeudi que la décision de la BNS mettait en danger la compétitivité de son site de Viège (VS). ABB a perdu 6,1%. Le conglomérat industriel a assuré jeudi qu’il n’est que peu exposé aux conséquences négatives d’un renforcement du franc. Société Générale et Exane BNP ont dégradé respectivement l’objectif de cours et la recommandation du titre.

Sika a fini en baisse de 5,5%. Selon des “sources bien informées”, une rencontre entre les directions de Sika et Saint-Gobain n’a abouti à aucun rapprochement.

Les poids lourds défensifs ont mieux tiré leur épingle du jeu, tout en finissant aussi dans le rouge: Roche a perdu 4,8%, Novartis 5,5% et Nestlé 6,8%. Goldman Sachs a réduit l’objectif de cours de Roche, Novartis et Actelion et ajusté sa notation aux pertes enregistrées par ces titres la veille.

Sur le marché élargi, Tornos et Bobst ont chuté de 15% chacun. Parmi les quelques rares gagnants, on relève APEN Apen (+2,4%), Edmond de Rothschild (+2,3%) et Orascom (+1,8%).

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