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L’accord de paix colombien sous la bénédiction de la Suisse

Le président Santos a annoncé le 16 mai les mécanismes de protection de l'accord KEYSTONE/EPA EFE/COLOMBIAN PRESIDENCY/JUAN PABLO BELLO sda-ats

(Keystone-ATS) L’accord de paix imminent entre la guérilla des Farc et le gouvernement colombien doit être conservé en Suisse. C’est le voeu des deux parties. La Confédération, qui a mis son expertise au service des belligérants, salue leur intention.

Selon une déclaration commune du gouvernement colombien et des rebelles marxistes, l’accord mettant fin au conflit et les principes définissant une paix durable entre les parties doivent aussi être paraphés par les autorités suisses. Objectif: blinder juridiquement ces textes et les inscrire dans le cadre des Conventions de Genève.

Le Département fédéral des Affaires étrangères a salué jeudi cette initiative. Depuis 15 ans, la Suisse oeuvre pour une solution négociée en Colombie, rappelle le DFAE dans un communiqué.

Début mars, lors d’une rencontre à Berne entre le chef de la diplomatie Didier Burkhalter et son homologue colombienne María Angela Holguín Cuéllar, le rôle de la Suisse dans “les défis liés au processus de paix” avait déjà été largement évoqué. La Suisse est notamment active dans la gestion dite “post-conflit” (travail de mémoire, justice transitionnelle, renforcement des droits humains).

Avancée importante

“Nous nous rapprochons chaque fois plus de la paix. L’agrément obtenu sur l’exécution et l’approbation des accords est une avancée très importante. C’est la garantie que les accords seront respectés”, a déclaré lundi le président Juan Manuel Santos, à l’issue des derniers rounds de négociations tenus à La Havane.

Il y a une semaine, les négociateurs sont aussi convenus que l’accord définitif aurait valeur constitutionnelle et serait reconnu par le droit international, via des formalités légales internes devant le Congrès colombien et externes avec les Nations unies.

Ils se sont ensuite accordés dimanche sur la sortie progressive des mineurs des rangs de la guérilla marxiste selon un protocole qui devrait être mis en oeuvre dans deux semaines, avec l’appui, là aussi, de l’ONU.

En septembre, M. Santos et le chef des Farc, Timoleon Jimenez alias “Timochenko”, s’étaient engagés publiquement à signer la paix avant le 23 mars dernier pour mettre fin à plus de 50 ans d’un conflit armé qui a fait au moins 260’000 morts, 45’000 disparus et 6,8 millions de déplacés. Mais ce délai n’a pas réussi à être tenu.

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