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L’accord russo-turc sur Idleb est “temporaire”, affirme Assad

Bachar al-Assad revendique l'entier de la Syrie. KEYSTONE/EPA SANA/SANA HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Le président syrien Bachar al-Assad a qualifié de “mesure temporaire” l’accord russo-turc créant une future “zone démilitarisée” à Idleb. Il a assuré que ce territoire aux mains des rebelles “reviendra” au régime, selon l’agence d’Etat SANA dimanche soir.

Grâce à cette “mesure temporaire”, “le régime a marqué des points sur le terrain, à commencer par la fin du bain de sang”, a ajouté le président syrien lors d’une réunion du comité central de son parti Baath, cité par l’agence de presse d’Etat SANA .

“Cette province et d’autres territoires qui sont encore sous le contrôle de terroristes reviendront à l’Etat syrien”, a assuré M. Assad, désignant d’un même vocable rebelles et djihadistes.

Dans la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011, et qui a fait plus de 360’000 morts, la Russie est alliée à Bachar al-Assad, tandis que la Turquie soutient certains des groupes rebelles qui lui sont opposés.

Retrait des armes lourdes

L’accord russo-turc sur Idleb prévoit l’instauration d’une zone-tampon de 15 à 20 km de large, afin de séparer les territoires insurgés et les secteurs voisins contrôlés par le régime syrien. Il a permis de repousser l’imminence d’une offensive du régime qui faisait craindre aux ONG et à l’ONU une “catastrophe humanitaire” et un “bain de sang” dans cet ultime bastion insurgé.

Après des semaines d’incertitudes concernant les chances d’application de cet accord, des rebelles syriens de la province d’Idleb ont commencé à retirer leurs armes lourdes, à l’approche d’une date butoir fixée par Moscou et Ankara. Ils ont toutefois prévenu dimanche que l’opération prendrait “plusieurs jours”.

Le retrait des armes lourdes doit intervenir d’ici au 10 octobre, soit mercredi, et le départ des djihadistes d’ici au 15 octobre.

Mais le véritable défi pour concrétiser l’accord russo-turc reste l’attitude des djihadistes, qui dominent les 70% restants de la future zone démilitarisée et qui, selon l’accord, doivent quitter le secteur. Créée par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, l’organisation Hayat Tahrir al-Cham (HTS) n’a toujours pas réagi à l’accord.

Quelque trois millions de personnes, dont la moitié est des déplacés d’autres régions de Syrie affectées par la guerre, vivent dans la province d’Idleb et dans les poches insurgées des provinces voisines d’Hama, Alep ou Lattaquié, selon l’ONU.

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