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L’addax, une antilope du Sahara, va disparaître à l’état sauvage

Les antilopes addax font déjà l'objet de campagne de reproduction dans des zoos. Zachi Evenor, Wikipedia sda-ats

(Keystone-ATS) L’addax, une espèce d’antilope endémique des régions sahariennes, est désormais proche de l’extinction. Elle souffre de la régression de son habitat naturel et du braconnage, avertit l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), basée à Gland (VD).

Selon le dernier comptage réalisé au Niger, la région d’origine de cet animal, à partir d’observations aériennes et sur le terrain, il ne reste que trois spécimens de ce type d’antilopes dites “à nez tacheté”.

“C’est une situation désespérée”, estime Alessandro Badalotti, coordinateur d’un programme de l’UICN chargé de financer des actions de protection des espèces les plus menacées. “Dans le contexte actuel, l’espèce est condamnée à disparaître à l’état sauvage”, a-t-il expliqué à l’AFP.

Selon les spécialistes, même s’il y avait quinze ou vingt antilopes addax encore vivantes, cela ne permettrait pas de garantir la survie de l’espèce, faute notamment d’une diversité génétique suffisante.

Un précédent comptage, réalisé en 2010, avait permis d’estimer qu’il restait encore environ 200 antilopes addax à l’état sauvage. Depuis, le développement de l’exploitation pétrolière au Sahara a considérablement réduit les espaces dans lesquels ces bovidés évoluaient.

Braconnage

Fait aggravant, des gardes chargés de surveiller les opérations pétrolières ont procédé à du braconnage. “Huit crânes ont été trouvés pendant le comptage, certains près du campement des militaires”, a indiqué Alessandro Badalotti, qui suspecte les gardes d’avoir voulu se fournir en viande fraîche.

Les antilopes addax font déjà l’objet de campagne de reproduction dans des zoos aux Etats-Unis, au Japon et en Australie notamment. Il existe aussi un programme important dans une réserve marocaine au sud d’Agadir qui abrite quelque 200 spécimens.

La possibilité de réintroduire une espèce dans des espaces naturels à partir de spécimens reproduits dans des zones protégées est toujours un défi, d’autant plus difficile à relever qu’il n’y a plus de populations d’animaux sauvages, soulignent toutefois les scientifiques.

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