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L’ADN de l’orge: la plus longue séquence connue à ce jour

L'orge est cultivée depuis plus de 10'000 ans. Parmi les plus importantes céréales du monde, elle est utilisée comme fourrage pour les animaux ou comme matière première pour la production de bière. Keystone/DPA dpa-Zentralbild/Z5328/_JENS WOLF sda-ats

(Keystone-ATS) Un consortium international de scientifiques avec participation zurichoise est parvenu, après dix ans de recherches, à décoder entièrement le génome de l’orge. Cette découverte permet d’envisager une céréale de meilleure qualité et plus résistante.

Le génome de l’orge est composé de 5,2 milliards de paires de bases et d’environ 39’000 gènes, selon cette étude publiée mercredi dans la revue Nature.

“Il s’agit de la plus longue séquence d’ADN décodée” à ce jour, explique un communiqué de l’Université de Zurich. Pour comparaison, le génome humain contient 3,3 milliards de paires de bases pour 20’000 à 30’000 gènes.

L’orge est cultivée depuis plus de 10’000 ans. Parmi les plus importantes céréales au monde, elle est utilisée comme fourrage pour les animaux et comme matière première pour la production de bière. De nombreuses variétés ont été développées et adaptées aux différentes conditions climatiques.

Ces travaux ont été menés par l’International Barley Genome Sequencing Consortium, constitué d’instituts de recherche de dix pays, précise l’alma mater zurichoise. Signe particulier: les 39’000 gènes ne constituent que 3% du génome, le reste étant formé de séquences répétitives complexes, principalement des transposons.

“Parasites génomiques”

Parfois qualifiés de “parasites génomiques” ou “ADN égoïste”, les transposons sont des unités mobiles capables de produire des copies d’eux-mêmes. Les scientifiques ignorent pourquoi et dans quel but le génome de l’orge est constitué à 80% de transposons. L’équipe zurichoise, avec des confrères de Munich (D), entend approfondir cette question.

L’orge étant la proie de nombreux parasites (champignons, bactéries, insectes, mauvaises herbes), le décodage de sa séquence complète, ainsi que des informations précises sur l’emplacement, la structure et la fonction de ses gènes représentent une ressource importante. Elle permet d’envisager le développement de nouvelles variétés, plus résistantes et disposant de meilleures propriétés.

Les gènes impliqués dans la production de malt – utilisé dans la production de bière ou de whisky – sont particulièrement intéressants pour la culture de cette céréale.

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