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L’aide commence à arriver au Vanuatu dévasté par le cyclone Pam

(Keystone-ATS) L’aide internationale commençait à arriver dimanche au Vanuatu dévasté par le cyclone Pam. L’état d’urgence a été décrété sur l’archipel face à ce qui pourrait être une des pires catastrophes du Pacifique sud. Le bilan humain est encore incertain.

En réponse à l’appel lancé la veille par le président Baldwin Londsdale, l’aide internationale commence à arriver. L’aéroport de la capitale Port Vila a rouvert partiellement et sera accessible aux vols commerciaux dès lundi.

Deux avions militaires australiens ont pu y atterrir, avec à leur bord nourriture et médicaments. Un avion militaire néo-zélandais a apporté des vivres tandis qu’un appareil français chargé de matériel de secours était attendu en provenance de Nouméa (Nouvelle-Calédonie).

Le Bureau national des catastrophes a confirmé que six habitants ont été tués par le cyclone à Port Vila, tout en précisant s’attendre à une aggravation du bilan. L’ONU a fait état de la mort non confirmée d’au moins 44 personnes.

“Un monstre qui a dévasté notre pays”

Des témoins ont parlé de vagues de huit mètres de haut, qui, conjuguées aux fortes pluies, ont provoqué des inondations. Les agences humanitaires décrivent un impressionnant spectacle de dévastation générale: villages rasés, maisons pulvérisées, arbres arrachés, routes coupées.

Selon l’ONG Oxfam, jusqu’à 90% des habitations de Port Vila ont été endommagées. “Cela sera vraisemblablement une des pires catastrophes jamais vues dans le Pacifique, l’ampleur des besoins humanitaires sera énorme”, a souligné le directeur d’Oxfam pour le Vanuatu, Colin Collet van Rooyen.

Le président Lonsdale a évoqué sur la BBC, la voix brisée par l’émotion, un “monstre qui a dévasté notre pays (…) La plupart des bâtiments ont été détruits, de nombreuses habitations ont été détruites, des écoles, des cliniques ont été détruites”, a-t-il ajouté depuis le Japon, où il participe à la conférence de l’ONU sur la réduction des risques de catastrophes naturelles.

Eviter les pillages

Les Vanuatuans ont vécu pendant le passage du cyclone “quinze ou 30 minutes de terreur absolue”, a raconté Alice Clements, une responsable de l’Unicef. “Les gens n’ont pas d’eau, pas d’électricité, la situation est désespérée actuellement”, a-t-elle expliqué. “Ils ramassent les fruits tombés à terre, puis ils passeront aux racines et après ça, ils n’auront plus rien”.

Dans ce contexte, le chef de la police de l’archipel, Job Esau, a expliqué à Radio New Zealand que certains quartiers de la capitale, dont le front de mer et les centres commerciaux, étaient interdits d’accès dès la tombée de la nuit pour éviter les pillages.

Alertes cycloniques levées

Le cyclone a traversé la principale île du Vanuatu, où habitent plus de 65’000 personnes, et un groupe d’îles situées plus au sud, qui comptent 33’000 habitants. Près de la moitié des 11’000 habitants de l’archipel polynésien des Tuvalu ont également été touchés par le cyclone.

Pam est passé samedi à l’est de la Nouvelle-Calédonie, sans y faire ni victimes ni dégâts majeurs. Les alertes cycloniques ont été levées. Le cyclone s’éloignait vers le Sud dimanche et pourrait avoir des effets sur la Nouvelle-Zélande.

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