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L’Amérique rend hommage à Martin Luther King, 50 ans après sa mort

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi à Memphis pour rendre hommage à Martin Luther King, assassiné il y a 50 ans. KEYSTONE/AP/MARK HUMPHREY sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis ont rendu hommage mercredi à Martin Luther King, icône de la lutte pacifique contre les inégalités raciales, assassiné il y a 50 ans à Memphis (Tennessee). Plusieurs rassemblements lui ont rendu hommage dans tout le pays.

A Washington, la foule s’est réunie autour de la statue de son mémorial sur le Mall, où un rassemblement contre le racisme a été organisé. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Memphis, notamment devant le motel Lorraine où Martin Luther King a perdu la vie le 4 mars. Les cloches de maintes églises américaines sonneront à l’heure exacte où il a été abattu.

“La façon la plus authentique d’honorer mon père est de s’engager pour créer un monde plus juste, pacifique et humain. Que les déclarations coïncident avec des efforts délibérés pour éradiquer la pauvreté, le militarisme et le racisme”, a affirmé sur Twitter Bernice King, qui participait aux cérémonies à Atlanta, ville natale de Martin Luther King.

La blessure de sa mort “est encore une source de douleur et d’anxiété. Vous enlevez la croûte et la plaie est encore ouverte”, a affirmé à l’AFP le révérend Jesse Jackson, militant emblématique des droits civiques aux Etats-Unis qui était présent à Memphis avec le pasteur King.

Nombreux hommages

Les hommages politiques se sont multipliés mercredi. “Même s’il a été pris à cette Terre de façon injuste, il nous a laissé en héritage la justice et la paix”, a déclaré dans une proclamation officielle le président Donald Trump, qui a été accusé d’avoir libéré la parole de l’extrême droite américaine en multipliant les diatribes anti-immigrés.

“L’héritage du Dr King, ce n’est pas seulement de s’en souvenir (mais) de suivre ses pas pour transformer notre pays”, a lancé le sénateur démocrate Bernie Sanders, présent à Memphis.

Harcelé par la police tout au long de sa carrière politique, l’apôtre de la justice raciale et de la non-violence est désormais célébré par un jour férié aux Etats-Unis à la date anniversaire de sa naissance, le 15 janvier 1929.

Nobel de la Paix

Martin Luther King avait pris la tête en 1955 du mouvement de boycott des bus à Montgomery (Alabama), ville où il était pasteur baptiste. Le 28 août 1963, il prononçait son discours “I have a dream” devant quelque 250’000 manifestants à Washington lors de “la marche pour l’emploi et la liberté”.

Un an plus tard, il recevait le prix Nobel de la Paix pour sa résistance non-violente contre la ségrégation raciale. A la fin de sa vie, le pasteur King était devenu un opposant résolu à la guerre du Vietnam, alors que le conflit ne divisait pas encore le pays. Et une partie de la jeunesse noire ne croyait plus aux manifestations pacifistes pour mener la lutte.

Initiative mondiale

Et si la ségrégation a été abolie, le racisme, les injustices et la violence restent présents dans la société américaine. La ville de Memphis “compte 63% d’Afro-américains, le taux de pauvreté est de 44% pour les adultes et de 30% pour les enfants”, a rappelé Jesse Jackson.

Sur CNN, Martin Luther King III, fils du pasteur King, a annoncé mercredi le lancement prochain d’une initiative mondiale, avec les familles du Mahatma Gandhi et de Nelson Mandela, pour encourager la non-violence chez les jeunes.

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