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L’ATE remet une pétition contre le bruit du trafic routier

La pétition de l'ATE, munie de près de 9000 signatures, demande à la Confédération et aux responsables cantonaux d'agir immédiatement afin de respecter leurs obligations légales en matière de lutte contre le bruit du trafic routier (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) L’Association Transports en Environnement (ATE) a remis une pétition contre le bruit du trafic routier aux responsables cantonaux. Muni de 8847 signatures, le texte demande aux cantons et à la Confédération d’agir afin de respecter leurs obligations légales.

“Depuis fin mars, les routes dont le niveau sonore dépasse le seuil considéré comme nuisible à la santé des riverains sont illégales”, rappelle mercredi l’ATE dans un communiqué. “On dépasse les valeurs limites sur près de 2000 km sur les routes cantonales et près de 200 km sur les routes nationales”, a précisé la conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE), vice-présidente de l’association, lors de du dépôt de la pétition.

Cette dernière a été remise aux directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, réunis à Berne en cette journée internationale contre le bruit.

L’ATE déplore également le manque d’informations sur l’avancement des travaux d’assainissement des routes. Et de souligner que, selon l’Ordonnance sur la protection contre le bruit, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) doit exiger des cantons des données sur l’avancée de travaux et les publier.

Manque de données

L’association a réalisé un sondage auprès des cantons afin de savoir combien de kilomètres ont déjà été assainis ou non et pour quels coûts. Elle a reçu des réponses variables. Certains ne disposent d’aucun chiffre.

Des dix cantons qui ont fourni cette donnée, il ressort que plus de 608’000 personnes sont affectées par le bruit du trafic routier. Selon l’OFEV, ce sont 1,6 million de personnes à travers le pays qui sont exposées à des nuisances sonores supérieures aux valeurs légales, ajouter l’ATE.

Ce chiffre concerne les nuisances en journée. La nuit, c’est un Suisse sur six (1,4 million de personnes) qui souffre du bruit excessif du trafic routier, peut-on lire dans le rapport du Conseil fédéral sur le sujet, daté de juin dernier.

Le document souligne que la circulation routière est “de loin” la source de bruit la plus importante. Elle affecte particulièrement les villes et les agglomérations, où vivent 85% de personnes touchées par cette forme de pollution sonore. Dans les grands centres urbains, le bruit excessif de la route affecte une personne sur trois.

Limitations de vitesse

Pour lutter contre le bruit du trafic routier, l’ATE préconise les réductions de vitesse, de 50 km/h à 30 km/h ou de 80 km/h à 50 km/h en fonction des lieux. L’association souligne qu’elles permettent à elles seules de “diminuer considérablement le bruit” et sont “bien plus efficaces et moins onéreuses” que d’autres mesures.

Sur son site, l’OFEV explique qu’en abaissant la vitesse de 50 km/h à 30 km/h, les émissions sonores sont réduites d’environ 3 décibels, ce qui correspond à une perception de diminution du trafic de moitié.

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