Des perspectives suisses en 10 langues

L’auteur de l’attentat de New York était un “soldat” de l’EI

Le chauffeur de la camionnette a fauché cyclistes et passants sur une piste cyclable près du mémorial du World Trade Center. KEYSTONE/FR61802 AP/CRAIG RUTTLE sda-ats

(Keystone-ATS) L’auteur de l’attentat de New York, qui a fait huit morts et onze blessés mardi, était un “soldat” de l’EI, a affirmé jeudi l’organisation djihadiste dans sa revue hebdomadaire al-Naba. Le groupe sunnite extrémiste n’étaie pas sa revendication.

“Un des soldats de l’Etat islamique a attaqué des croisés dans une rue de New York”, a assuré un article de sa revue de propagande en ligne de l’EI, en référence au suspect, un Ouzbek de 29 ans arrivé aux Etats-Unis en 2010.

“Par la grâce d’Allah, l’opération a instillé la peur dans l’Amérique des croisés en les poussant à accroître les mesures de sécurité et à intensifier les dispositifs contre les immigrants en Amérique”, poursuit le texte.

Instructions de l’EI suivies à la lettre

Le suspect, qui a revendiqué son allégeance à l’EI, a été inculpé mercredi de deux chefs d’accusation fédéraux: violence et destruction de véhicules, et soutien à une organisation terroriste étrangère. Ces mises en examen l’exposent à la prison à perpétuité, a indiqué le procureur de Manhattan, en évoquant aussi la possibilité de la peine de mort.

L’homme s’est dit “fier de son acte” dans ses premiers interrogatoires avec les enquêteurs. Il voulait déployer un drapeau de l’EI dans sa chambre d’hôpital. Les policiers considèrent qu’il a appliqué très précisément les “instructions” en matière d’attentats données par l’EI sur les réseaux sociaux.

Le mois dernier, l’EI s’était attribué la paternité de l’attaque à Las Vegas d’un tireur isolé contre les spectateurs d’un concert, qui a fait 58 morts, en qualifiant de “soldat” de l’EI son auteur. Aucun lien n’a toutefois pu être établi par la police. Le FBI avait écarté la piste djihadiste.

“L’EI paiera “le prix fort”

Le président américain Donald Trump a promis vendredi que le groupe EI paierait “le prix fort” pour toute attaque contre les Etats-Unis. Les militaires américains “ont frappé l’EI ‘plus durement’ ces deux derniers jours” a également déclaré le président dans un tweet.

M. Trump avait suggéré mercredi que l’assaillant soit envoyé à la prison militaire de Guantanamo Bay, à Cuba, où sont incarcérées les personnes soupçonnées de terrorisme arrêtées hors des frontières américaines. Jeudi, il a expliqué qu’une telle démarche pourrait s’avérer trop compliquée et a réaffirmé son souhait de voir le suspect condamné à mort.

Les tweets présidentiels appelant à la peine de mort avant même que l’affaire ne commence à être plaidée pourrait jouer en faveur du suspect parce que ses avocats pourraient faire valoir que les jurés ont été influencés par le président. “La défense va à coup sûr soulever ceci comme partial et s’interroger sur la capacité d’un jury à parvenir à un verdict impartial”, commente James Acker, professeur de droit pénal à l’Université d’Etat de New York à Albany.

Interrogé par les journalistes sur la possibilité de condamner à mort l’assaillant, le maire de New York, Bill de Blasio, s’est prononcé contre la peine de mort. “Je crois que cet individu doit croupir en prison pour le reste de sa vie”, a estimé Bill de Blasio lors d’une conférence de presse.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision