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L’avenir de l’aéroport de Sion passe par une gestion privée

Le canton du Valais et la ville de Sion veulent mettre en place une nouvelle gouvernance pour l'aéroport de Sion. Un partenariat public-privé est envisagé, dans lequel les pouvoirs public conserveraient une majorité des parts (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) L’aéroport de Sion doit être géré par une société privée dans le cadre d’un partenariat public-privé. Cette option a été choisie par le canton du Valais et la ville de Sion qui gère actuellement les infrastructures aéroportuaires.

La nouvelle gouvernance devrait être mise en place pour le début 2023. L’objectif est de créer une société de partenariat public-privé, dont 51% des parts seraient en mains des collectivités publiques, a annoncé lundi à Sion le président de la ville de Sion Philippe Varone.

L’autre actionnaire serait un opérateur privé et éventuellement des communes ou des destinations touristiques. Le modèle choisi a l’avantage d’intéresser au mieux un partenaire privé. Chargée de l’exploitation, cette société privée serait rémunérée selon les recettes qu’elle en tire.

La moins mauvaise solution

Ce type de partenariat est “la moins mauvaise des solutions”, a estimé Laure Athias. Professeure à l’Institut de hautes études en administration de l’Université de Lausanne, elle a été mandatée pour analyser les modes de gouvernance possibles. Le partenariat public privé institutionnel de type concessif est le modèle qu’elle préconise.

Cette option exige de l’opérateur qu’il investisse dans son activité. Il devra développer l’activité commerciale de l’aéroport, mais aussi les activités annexes telles que restaurant, surfaces commerciales ou parking.

D’un autre côté, les gains de l’opérateur sont liés à ses efforts sur ces activités. N’étant pas un simple gérant rémunéré par les pouvoirs publics, l’opérateur sera d’autant plus impliqué dans la gestion de l’infrastructure qu’il en percevra directement les bénéfices.

Cahier des charges à établir

Reste à trouver le bon candidat. Canton et commune ne veulent pas aller trop vite. “Nous avons deux à trois ans pour établir le cahier des charges”, a précisé Philippe Varone. Ce laps de temps est aussi nécessaire pour avoir une meilleure vision de l’avenir militaire de l’aéroport.

Si depuis le 1er janvier dernier, les forces aériennes se sont retirées de l’aéroport de Sion, quelques inconnues subsistent. La coopération avec l’armée n’est pas pour autant terminée. Sion reste un aéroport militaire de dégagement. Les contours de cette activité ne sont pas encore définis.

L’élaboration d’un plan sectoriel d’infrastructure aéronautique est nécessaire. Ce travail devrait durer au moins 24 mois. Le document établira la marge de manoeuvre pour l’exploitation civile de l’aéroport.

Actuellement, l’aéroport est intégré dans un service administratif de la ville de Sion. Il génère un trafic d’affaires important avec 40’000 mouvements d’avions par année, mais l’activité commerciale peine à décoller avec 30’000 passagers annuellement.

Le canton et la commune souhaitent en faire un instrument de développement touristique et économique. Ils estiment que le potentiel est bien présent. Seuls 4% des touristes qui viennent en Valais utilisent l’avion et ces touristes dépensent en moyenne trois fois plus que les autres.

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