L’avocat de l’accusé réfute toute préméditation du meurtre
(Keystone-ATS) Yann Arnold, l’avocat de Fabrice A., a tenté, vendredi, devant le Tribunal criminel de Genève, de convaincre les juges de ne pas réduire son client définitivement à ses actes. “Il a exprimé son souhait d’évoluer”.
Selon l’avocat, l’accusé ne se fait pas d’illusion sur le sort qui lui est réservé et la longue période d’enfermement qui l’attend, peut-être jusqu’à la fin de ses jours. “Il souhaite néanmoins se libérer de ses chaînes et de ses fantasmes terrifiants.” Le prévenu n’adopte pas un fonctionnement pervers permanent.
Fabrice A. a tendance à amplifier ses actes et accentuer la maîtrise de ceux-ci, a souligné M. Arnold. Pour l’avocat, l’accusé a bien prémédité son évasion de la Pâquerette en profitant d’une sortie, mais pas l’acte homicide. Il voulait rejoindre la Pologne pour retrouver son ex-amie. “C’était une obsession” qui n’existe plus.
L’avocat a demandé aux juges d’écarter la préméditation de l’homicide. Il admet que l’acte commis par Fabrice A. est “odieux, qu’il a agi lâchement contre une victime totalement innocente”. La froideur de l’accusé fait partie de sa personnalité.
L’avocat, dans sa plaidoirie, a aussi mis en avant les règles assez souples mises en place à la Pâquerette, relativisant les capacités manipulatoires de son client. “Jusqu’où va la ruse de Fabrice A. et où commencent les largesses de la Pâquerette?”, s’est-il demandé, tout en précisant ne pas vouloir faire le procès de l’Etat de Genève.
Fabrice A. a consulté le site de Victorinox au su du personnel de la Pâquerette. Il y a regardé les couteaux qui y étaient vendus sans susciter de réaction auprès des employés du centre de réinsertion pour détenus dangereux. Il a aussi acheté une carte de l’Europe sans que les gardiens n’y mettent leur veto.