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L’Egypte multiplie les contrats pour d’importants investissements

(Keystone-ATS) L’Egypte a signé samedi des contrats pour des investissements de plusieurs milliards de dollars avec de grands groupes occidentaux lors d’une conférence économique à Charm el-Cheikh. Ces accords doivent permettre au pays de relancer son économie.

Au lendemain des 12,5 milliards de dollars d’aide apportés au Caire par quatre monarchies du Golfe, le conglomérat allemand Siemens a signé samedi avec le gouvernement égyptien un contrat de 4 milliards d’euros pour la construction d’une centrale thermique au gaz et de turbines à vapeur d’une capacité de 4,4 gigawatts et des éoliennes d’une capacité totale de 2 gigawatts.

Des protocoles d’accord d’un montant total de six milliards d’euros ont été signés pour d’autres projets, selon un porte-parole du groupe.

Le géant pétrolier britannique BP a également signé samedi un contrat pour un investissement de 12 milliards de dollars dans un champ gazier de l’ouest du delta du Nil, qui pourrait assurer une production équivalente au quart de la production actuelle du pays. Cet accord avait été révélé début mars par le groupe britannique.

Eni et General Electric

L’Italien Eni, qui exploite les stations-service Agip, a de son côté signé une déclaration d’intention pour des projets d’une valeur estimée à cinq milliards d’euros.

L’Américain General Electric a quant à lui annoncé qu’il allait investir 200 millions de dollars dans une usine de la plate-forme industrielle et logistique qui va être créée en marge du percement du nouveau canal de Suez. Il a aussi dit avoir livré 34 turbines à gaz à l’Egypte dans le cadre d’un projet électrique de 1,9 milliard de dollars.

Les autorités égyptiennes ont également signé avec la compagnie émiratie AlSudain Group un contrat de six milliards de dollars pour la construction d’un complexe pour le stockage de céréales à Damiette, dans le nord du pays, et pour le développement d’une zone commerciale à Aïn Sokhna, au sud du canal de Suez sur la mer Rouge.

Les autorités égyptiennes ont également obtenu un prêt de 3,8 milliards de dollars de la Banque islamique pour le développement (Arabie Saoudite) pour la construction d’une centrale électrique au sud du Caire et l’acquisition de produits pétroliers.

Conférence politique

Cette “conférence sur l’avenir” de l’Egypte est éminemment politique. Elle montre les soutiens internationaux dont bénéficie le président Abdel Fattah al-Sissi, accusé par les organisations de défense des droits de l’Homme de réprimer dans le sang toute opposition depuis qu’il a destitué l’islamiste Mohammad Morsi.

“Je pense que le message est clair: la plus grande partie du monde soutient le gouvernement engagé à construire la nouvelle Egypte”, a commenté le ministre égyptien de la Planification, Ashraf el-Arabi. Car l’enjeu de cette conférence est pour M. Sissi de se poser en président fort qui a su rétablir la sécurité et la stabilité du pays.

En revanche, le secrétaire d’Etat américain John Kerry est venu à Charm el-Cheikh les mains vides, même s’il a réitéré le soutien de son pays à l’Egypte. Il a toutefois promis samedi une “décision très prochainement” pour le déblocage d’une dernière enveloppe d’assistance militaire de 650 millions de dollars.

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