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L’EI lance ses kamikazes pour freiner l’armée irakienne à Mossoul

Les rues étroites et densément peuplées de la vieille ville de Mossoul rendent la progression des forces irakiennes particulièrement difficile. KEYSTONE/AP/FELIPE DANA sda-ats

(Keystone-ATS) Les forces irakiennes peinaient lundi à avancer dans la vieille ville de Mossoul. Elles doivent faire face à la multiplication des attentats suicide menés par les djihadistes qui luttent pour leur survie dans leur dernier grand bastion urbain en Irak.

Il s’agit de l’ultime phase de la bataille de Mossoul lancée il y a plus de huit mois par l’armée pour chasser le groupe Etat islamique (EI) de la deuxième ville du pays. L’EI n’y contrôle plus qu’un petit secteur de la vieille ville dans l’ouest de la cité septentrionale.

Mais à mesure qu’ils perdent du terrain, les djihadistes opposent une résistance de plus en plus féroce, au milieu de civils pris au piège des combats. “Dans certains quartiers, l’ennemi a recours depuis trois jours à des kamikazes, notamment des femmes”, a déclaré le lieutenant Sami al-Aridhi, un commandant des forces du contre-terrorisme (CTS). “Avant cela, l’EI utilisait davantage de snipers et de bombes”.

Il reste quelques centaines de djihadistes dans leur dernier carré de Mossoul, dont une majorité d’étrangers, a-t-il précisé. Acculés sur la rive ouest du Tigre, et encerclés de l’autre côté par l’armée et la police, les djihadistes n’ont cessé de reculer depuis le début le 18 juin de l’assaut sur la vieille ville. Selon M. Aridhi, la fin de la bataille devrait intervenir “d’ici cinq jours à une semaine”.

Kamikazes de 12 et 14 ans

Pour contrer la menace des kamikazes, les forces de sécurité ordonnent désormais aux civils de retirer certains de leurs vêtements avant de s’approcher des points de contrôle. Les hommes sont priés d’ôter leur chemise, les femmes de retirer leur voile et leur large abaya.

Ces mesures font suite à deux attentats suicide perpétrés ces derniers jours par des adolescentes de 14 et 12 ans. Celles-ci ont tué trois membres des forces spéciales irakiennes, selon des militaires.

Dimanche, un kamikaze vêtu d’habits de femme voilée a tué 14 personnes et en a blessé 13 autres dans un camp de personnes déplacées proche de Bagdad, a-t-on appris de source proche des forces de sécurité. L’attentat a été revendiqué par l’EI.

“Ils fuient la mort, la faim et la peur”

Les forces irakiennes sont aussi gênées par la physionomie de la vieille ville, un secteur aux rues étroites et densément peuplées qui rend “les combats chaque jour plus difficiles”, a expliqué le général Abdel Ghani al-Assadi, commandant au CTS. Mais cette géographie protège également les forces irakiennes des tireurs d’élite, a-t-il relevé.

Premières victimes des combats acharnés, les civils continuent de fuir la vieille ville avant d’être pris en charge dans un centre médical improvisé. “Ils fuient (l’EI), la mort, la faim et la peur”, a expliqué Nazar Saleh, un médecin de la clinique.

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