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L’Elysée abroge le projet initial du barrage de Sivens

(Keystone-ATS) Le projet initial de barrage à Sivens, dans le département du Tarn (sud), est abandonné par l’Etat français. Ce projet avait fait couler beaucoup d’encre après la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste, tué en octobre 2014 par une grenade de la gendarmerie.

L’arrêté d’abrogation a été signé le 24 décembre par les préfets du Tarn et du Tarn-et-Garonne, a signalé sur son compte Twitter le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme (Les Républicains). L’élu dénonce une décision “en catimini”. Il évoque une “retraite pitoyable” du président François Hollande et de son Premier ministre Manuel Valls et regrette une “capitulation”. “L’Etat donne la prime à celui qui crie le plus fort”, a-t-il réagi dimanche sur BFMTV.

A contrario, le président socialiste du Tarn, Thierry Carcenac, a réagi avec enthousiasme: “c’est un joli cadeau de Noël pour les Tarnais”, a-t-il dit à l’AFP. Cette signature va, selon lui, permettre à l’Etat “de dédommager le département” conformément au vote de son assemblée du 11 décembre. L’accord porte sur une compensation de 3,4 millions d’euros sur l’abandon du projet.

L’initiative, susceptible de recours devant le tribunal administratif de Toulouse, était attendue depuis la décision du conseil général du Tarn, début mars, d’abandonner le projet initial et de le “redimensionner”. Les derniers militants écologistes qui occupaient encore le site avaient alors été évacués.

“Sivens light”

Le conseil général du Tarn avait finalement opté pour la solution d’un réservoir réduit (750’000 m3 contre les 1,5 million de m3 initialement prévus) à 330 mètres en amont du projet initial.

“Avec l’annulation, on repart sur une page blanche. On peut repenser le débat”, a affirmé le député européen écologiste José Bové qui préconise “plusieurs retenues avec des petits lacs collinaires”.

Le barrage de Sivens a suscité dès son origine une vive contestation en France. La zone a été occupée et a été à l’origine de plusieurs manifestations avec des affrontements au cours desquels le militant écologiste Rémi Fraisse a été tué l’année dernière par une grenade offensive lancée par un gendarme. Une enquête est toujours en cours.

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