Des perspectives suisses en 10 langues

L’embauche de réfugiés comme solution au vote du 9 février

(Keystone-ATS) L’économie doit davantage engager les migrants vivant en Suisse. A la suite de l’adoption de l’initiative contre l’immigration de masse, Confédération, cantons et employeurs ont décidé de renforcer l’intégration des étrangers sur le marché du travail. Un des buts est de trouver un emploi à 2000 réfugiés d’ici 2016.

Alors que les mesures du Conseil fédéral pour appliquer l’initiative de l’UDC sont prochainement attendues, les employeurs sont d’ores et déjà encouragés à engager un réfugié plutôt qu’à recruter un travailleur à l’étranger.

Face aux défis que pose ce texte, les membres de la Conférence tripartite sur les agglomérations (CTA) ont décidé de renforcer les dispositions prises depuis plusieurs années.

Présentées lundi à Berne, elles visent à réduire les obstacles bureaucratiques pour les entreprises, comme la taxe spéciale pour les personnes admises à titre provisoire. Une meilleure information sur les possibilités d’engager des réfugiés est aussi planifiée.

Plus concrètement, un projet pilote de la Croix-Rouge débutera ce printemps. Il compte soutenir 500 réfugiés dans leur formation d’auxiliaire de la santé.

Pas caritatif

“L’intégration des migrants n’a pas un but caritatif. Ces mesures ont été mises sur pied parce qu’il est financièrement intéressant, dans l’intérêt du marché intérieur et humainement raisonnable d’encourager l’intégration des migrants sur le marché du travail”, a déclaré la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.

Si l’économie soutient ce programme, c’est aussi parce que l’expérience faite lors de projets pilotes montre que les réfugiés sont très motivés. “La plupart d’entre eux ont trouvé ensuite un travail fixe ou une place d’apprentissage”, a souligné Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’Union suisse des arts et métiers (usam).

Actuellement, 20% des réfugiés ont un emploi. “Si davantage d’entre eux trouvent un travail, cela améliorera aussi leur image au sein de la population suisse”, a relevé Guy Morin, président de la CTA. Paradoxalement, “le vote du 9 février favorise l’intégration des réfugiés sur le marché du travail”, a-t-il ajouté.

Les langues pour s’intégrer

L’apprentissage de la langue, considéré comme central, continue d’être promu par plusieurs programmes. Les cours “l’allemand sur le chantier” destinés aux migrants ont été prolongés et étendus – en français – à la Suisse romande. Le fonds paritaire de la construction Parifonds, qui soutient le programme, prévoit de traduire les livres du cours en français dans ce but.

Les cantons, à travers les crédits à l’intégration, financent aussi plus de 5000 cours linguistiques, auxquels participent plus de 100’000 personnes, a décrit Jean-Michel Cina, conseiller d’Etat valaisan et président de la Conférence des gouvernements cantonaux.

Le dialogue sur l’intégration et le lieu de travail, initié en 2012 par la Conférence tripartite sur les agglomérations, encourage les PME à aider leurs collaborateurs étrangers à s’intégrer sur leur lieu de travail comme à la ville.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision