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L’espoir d’une trêve s’évapore au Yémen

(Keystone-ATS) L’espoir d’une trêve humanitaire s’évapore au Yémen avec la poursuite des raids aériens et des combats. La population est durement éprouvée par le conflit entre les rebelles chiites et les forces progouvernementales.

La pause annoncée jeudi par l’ONU était destinée à permettre l’acheminement d’une aide humanitaire cruciale à des millions d’habitants. Mais, entrée en vigueur vendredi à 23h59 locales (22h59 en Suisse) et censée durer jusqu’à la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, le 17 juillet, elle a été aussitôt violée dans plusieurs régions du pays.

Dimanche à l’aube, l’aviation de la coalition menée par l’Arabie saoudite a lancé une nouvelle série de raids aériens contre des positions des rebelles chiites Houthis. Cela a confirmé l’échec de la tentative de l’ONU d’instaurer une pause dans le conflit qui dure depuis fin mars.

Les avions de la coalition ont visé des rassemblements de rebelles à Saada, leur fief dans le nord du pays, d’autres positions au sud de Sanaa, la capitale, et dans la région de Wahat, dans la province méridionale de Lahj, ont indiqué des témoins. Aucun bilan de ces frappes aériennes n’a pu être obtenu.

Convoi bloqué

Les avions continuaient à survoler la capitale à la mi-journée, a constaté un correspondant de l’AFP. Il a ajouté qu’en raison de la tension beaucoup d’habitants avaient renoncé à faire des emplettes pour la fête proche de l’Aid el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan.

A Habbane, de violents combats ont opposé durant trois jours les Houthis aux forces de la “résistance” progouvernementales. Ils ont déploré, dans un communiqué, 21 morts et 36 disparus dans leurs rangs.

A Aden, des affrontements ont fait au moins 35 morts, a fait savoir dimanche soir le gouvernement yéménite en exil. Les Houthis ont par ailleurs bloqué plus tôt dans la nuit un convoi d’aide humanitaire. En provenance de Hodeïda, ville portuaire de l’ouest du Yémen, le convoi “a été intercepté à Al-Ribat à l’entrée nord d’Aden”, a affirmé Adnane al-Kaf, porte-parole d’un collectif de secours.

Malgré les assurances

En annonçant la trêve, l’ONU avait pourtant affirmé avoir reçu de tous les belligérants des assurances suffisantes. Les agences humanitaires avaient elles tablé sur la pause pour secourir les populations dans les zones les plus durement affectées par le conflit.

Dans un communiqué publié samedi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait ainsi son intention, dans le cas où la trêve tiendrait, d’envoyer équipements et médicaments dans neuf régions yéménites où le système de santé s’est effondré.

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