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L’Etat du Valais intervient dans l’affaire Alkopharma

Le gouvernement valaisan veut s'assurer que la Banque cantonale du Valais a respecté le droit en vigueur dans le cadre de l'affaire Alkopharma à qui la banque aurait octroyé un prêt de 85 millions de francs selon la presse dominicale (archives). KEYSTONE/THOMAS DELLEY sda-ats

(Keystone-ATS) L’Etat du Valais intervient dans l’affaire Alkopharma. Il veut s’assurer que la Banque cantonale du Valais (BCVs), qui aurait accordé un crédit à l’entreprise, a pris les mesures nécessaires pour respecter le droit.

Actionnaire majoritaire de la BCVs, l’Etat du Valais ne peut qu’exercer les droits liés à ses actions. Il ne peut pas intervenir dans la gestion opérationnelle de la banque, indique lundi un communiqué.

Le chef du département des finances Roberto Schmidt adressera une lettre aux représentants de l’Etat au conseil d’administration de la BCVs pour s’assurer que le droit a été respecté dans ce dossier. Il devront en informer le Conseil d’Etat, précise le communiqué.

Selon la presse dominicale, la BCVs aurait accordé un prêt de 85 millions de francs à la société Alkopharma, basée à Martigny, mise en faillite en 2013. La banque aurait perdu 17 millions de francs dans l’aventure. Le Matin Dimanche évoque aussi un conflit d’intérêts entre le président du conseil d’administration de la banque qui serait lié d’amitié avec le patron d’Alkopharma.

La BCVs a communiqué dimanche qu’elle appliquait rigoureusement les prescriptions légales en matière de gestion de crédits et que son bénéfice est en croissance constante depuis quinze ans. Fondamentalement, la banque ne commente ni l’existence ni l’absence de relations d’affaires avec un tiers, précise-t-elle.

Réactions politiques

Sur un plan politique, le parti socialiste du Valais romand demande des explications à l’Etat, actionnaire de la banque à 70%. L’UDC du Valais romand souhaite que la commission de gestion du Grand Conseil enquête sur cette affaire pour établir les responsabilités respectives.

Le PLR valaisan a également réagi lundi. Il demande au Conseil d’Etat et aux autorités de surveillance d’apporter des réponses claires quant au respect des règles concernant l’octroi de crédits et des directives sur la récusation des membres du conseil d’administration confrontés à des conflits d’intérêts.

Quatre responsables de l’entreprise ont été condamnés à des peines pécuniaires en 2016 par la justice valaisanne pour avoir falsifié les dates de péremption d’un médicament contre le cancer. Swissmedic a fait recours car le tribunal n’a pas retenu la mise en danger de la santé des patients. La date du procès en appel n’est pas encore agendée.

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