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L’euro limite ses pertes face au dollar au lendemain du non grec

(Keystone-ATS) L’euro résistait face au dollar et au franc, limitant ses pertes au lendemain de la nette victoire du non au référendum en Grèce. Mais l’issue du scrutin ouvre une nouvelle période d’incertitude, avec, à terme, une éventuelle sortie d’Athènes de la zone euro.

Vers 16h20, la devise européenne restait ainsi stable par rapport au franc à 1,0433 franc, contre un cours de 1,0438 franc pour un euro la veille. La monnaie unique en faisait de même au regard du dollar, notant à la même heure à 1,1040 dollar, contre 1,1096 la veille.

Auparavant, l’euro avait tout de même perdu du terrain face au franc et au dollar, notamment, ne résistant pas à l’annonce de la victoire du non lors du référendum qui s’est tenu dimanche en Grèce. Lundi en matinée, la devise européenne a quelque peu rebondi après l’annonce de la démission surprise du ministre des finances grec, Yanis Varoufakis.

Les Grecs se sont prononcés massivement contre les exigences des créanciers du pays, votant à 61,31% en faveur du non à leurs propositions. Un résultat qui suscite une grande incertitude quant à l’éventuelle reprise des négociations ou même une possible sortie du pays de la zone euro.

Réaction mesurée

Avec la victoire du non, “la zone euro vogue dans des eaux inexplorées, aucun précédent n’existe pour fournir une direction à cette situation des plus délicates”, commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex. Mais “dans l’ensemble, étant donné les ramifications possibles de ce vote non, les marchés ont plutôt bien réagi à la nouvelle”, limitant leurs pertes, observait l’analyste.

Partageant l’analyse de son collègue, Laurent Bakhtiari, de IG (Suisse) note lui que les deux prochaines semaines seront marquées par une forte volatilité des marchés avec chaque nouvelle information concernant la crise grecque. Mais l’Union européenne devrait facilement absorber le choc d’une sortie de la Grèce de la zone euro, dont la probabilité est de 50%.

De l’avis de l’expert, les négociations entre Athènes et ses créanciers devraient se durcir, malgré le geste d’apaisement avec la démission du ministre des finances. Le premier ministre, Alexis Tsipras dispose désormais d’un vote de confiance de la majorité du peuple grec, argument qu’il utilisera pour asseoir sa position dans les discussions.

Interventions de la BNS pas exclue

Evoquant la situation du franc, M. Bakhtiari n’exclut pas de nouvelles interventions de la Banque nationale suisse (BNS) en vue de stabiliser l’évolution de la devise helvétique. D’autant plus que l’institut d’émission a admis la semaine passée avoir procédé de la sorte.

Une réunion des directeurs du trésor de la zone euro est prévue lundi. Cependant, tous les regards sont tournés vers la Banque centrale européenne (BCE), qui a jusqu’à maintenant maintenu le niveau de son aide d’urgence aux banques grecques: elle seule peut éviter à l’économie grecque de foncer dans le mur, mais uniquement au mépris de ses règles, et endiguer toute panique sur les marchés.

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