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L’Europe lance avec succès son prototype d’avion spatial

(Keystone-ATS) L’Europe spatiale a franchi une étape importante mercredi en testant un avion spatial qui a réussi sa rentrée dans l’atmosphère. Cette technique-clef, qui lui manquait jusqu’à présent, est indispensable pour concevoir des engins aptes à revenir sur Terre et réutilisables.

“La mission s’est déroulée comme prévu. Cela ne pouvait pas être mieux”, a annoncé Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l’agence spatiale européenne (ESA), après l’amerrissage du prototype IXV qui a achevé sa mission en douceur dans l’océan Pacifique.

Si l’Europe excelle à lancer des engins en orbite et maîtrise les amarrages délicats, elle n’avait encore jamais effectué de rentrée dans l’atmosphère, contrairement aux Américains, aux Russes et aux Chinois.

Baptisé IXV (pour Intermediate eXperimental Vehicle), le prototype, sans ailes et non habité, est développé depuis 2009. Ayant la taille d’une voiture, il mesure cinq mètres de long et pèse environ deux tonnes.

27’000 km/h

Il a été lancé mercredi à 14h40 (en Suisse) de la Guyane française. La mission a duré 100 minutes. L’avion s’est séparé comme prévu du petit lanceur européen Vega après 18 minutes. Il est monté jusqu’à une hauteur de 420 km avant d’entamer sa descente. Il est rentré dans l’atmosphère à la vitesse très élevée de 7,5 km par seconde (27’000 km/h).

Son fuselage aérodynamique l’a porté, lui permettant de planer avant qu’un parachute ne s’ouvre et qu’IXV plonge à un point précis dans le Pacifique, à environ 3000 km à l’ouest des îles Galapagos. Des ballons géants l’ont maintenu à flot.

Le coût du projet, porté par l’ESA, est de 170 millions d’euros. S’y ajoute un coût de 40 millions d’euros pour le lancement de la fusée Vega. Sept pays ont participé au financement: l’Italie, la France, la Belgique, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal et la Suisse.

L’Europe a choisi “une voie médiane” entre les capsules, “simples, mais pas manoeuvrables à l’atterrissage”, et les véhicules avec des ailes comme la navette américaine abandonnée depuis 2011, “très manoeuvrables mais très complexes et coûteux”, explique Giorgio Tumino, responsable du programme IXV à l’ESA.

Pour l’Europe, la prochaine étape sera de construire un avion spatial appelé PRIDE (Programme pour un démonstrateur réutilisable européen) qui pourrait revenir sur une piste d’atterrissage.

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