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L’ex-bras droit de Lula condamné à 23 ans de prison

Lourde peine pour l'ancien adjoint de Lula (archives) KEYSTONE/EPA/SEBASTIÃO MOREIRA sda-ats

(Keystone-ATS) José Dirceu, ancien bras droit de l’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a été condamné mercredi à plus de 23 ans de prison. Il répondait de corruption dans le cadre du scandale autour du géant pétrolier Petrobras.

Dans sa sentence, le juge Sergio Moro a reconnu coupable José Dirceu de “corruption, blanchiment d’argent et appartenance à une association de malfaiteurs (…), raisons pour lesquelles les peines cumulées atteignent 23 ans et trois mois de prison”. Le condamné est l’un des fondateurs avec Lula en 1980 du Parti des travailleurs (PT).

Il s’agit de la deuxième condamnation de José Dirceu (70 ans), jugé et condamné en 2012 déjà à près de 11 ans de prison dans le procès sur l’achat de députés au Parlement entre 2003 et 2005. M. Dirceu, ex-guérillero et ex-chef de cabinet de Lula, avait été accusé d’avoir orchestré ce vaste système de versement de pots-de-vin.

L’affaire dite du “Mensalao” (mensualité) avait failli coûter sa réélection à Lula en 2006, même s’il a été mis hors de cause par la justice. Outre José Dirceu, dix autres personnes ont été condamnées mercredi, dont l’ancien trésorier du PT, Joao Vaccari Neto, à neuf ans de prison pour corruption. MM. Dirceu et Vaccari étaient déjà incarcérés dans une prison du Parana, dans le sud du Brésil.

Un ancien directeur de Petrobras, Renato Duque, a lui été condamné à 10 ans de détention pour corruption. Un ex-dirigeant d’Engevix (entreprise spécialisée dans le bâtiment et les travaux publics), Gerson Almada, s’est vu infliger 15 ans pour corruption et blanchiment d’argent. Eux aussi étaient déjà en prison.

Cartel véreux

Ouverte en 2014, l’enquête “Lavage rapide” sur le scandale Petrobras a révélé que de grandes entreprises actives dans le secteur du bâtiment et des travaux publics avaient formé un cartel qui versait des dessous-de-table à des hommes politiques et à d’ex-directeurs de Petrobras. Cela s’est soldé par un manque à gagner de plus de deux milliards de dollars en dix ans pour la compagnie brésilienne.

Début mai, le parquet a demandé l’autorisation à la Cour suprême d’enquêter sur la présidente Dilma Rousseff pour entrave à la justice, sur Lula et sur d’autres politiciens dans le cadre de cette enquête. Ce scandale sans précédent a contribué à aggraver la crise politique qui a entraîné la récente suspension par le Sénat de Mme Rousseff pour maquillage des comptes publics, en attendant son jugement final dans le cadre d’une procédure en destitution.

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