L’ex-infirmier de Mme Bettencourt jugé à son tour
(Keystone-ATS) L’ex-infirmier de la milliardaire française Liliane Bettencourt est jugé à partir de lundi pour abus de faiblesse contre son ancienne patronne. Son procès s’ouvre plus de huit mois après qu’il a tenté de se suicider à l’ouverture d’un premier procès retentissant.
Alain Thurin, 65 ans, s’est présenté très affaibli devant les juges du tribunal correctionnel de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Il est notamment accusé d’avoir obtenu “d’être bénéficiaire par testament d’une somme de dix millions d’euros”, un legs qu’il dit avoir refusé.
En février, ce tribunal a condamné sept membres de l’entourage de l’héritière du groupe de cosmétiques L’Oréal à des peines allant jusqu’à trois ans de prison. Ils ont fait appel et un nouveau procès est prévu pour 2016.
Sommes vertigineuses, rancoeurs familiales: les quatre semaines d’audience avait révélé la démesure du monde des ultra-riches. Elles avaient débuté par un coup de théâtre: l’annonce de la tentative de suicide de M. Thurin, resté plusieurs jours dans le coma.
Placé “sous médication anxiolytique”, celui-ci n’a pas souhaité lundi s’exprimer devant les journalistes. Il a simplement déclaré à l’AFP lors d’une suspension de séance: “je ne maîtrise pas la situation judiciaire”.
Agée de 92 ans et atteinte de la maladie d’Alzheimer, Liliane Bettencourt, la 10e fortune mondiale (40 milliards de francs) est aujourd’hui placée sous tutelle. Pendant le procès, les débats avaient porté sur sa capacité de discernement entre 2006 et 2011, quand elle s’était montrée très généreuse envers son entourage.
Nouveau rebondissement
Nouveau rebondissement dans ce dossier à tiroirs: la justice française a ouvert cet été une enquête pour “subordination de témoin”, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
L’enquête vise implicitement Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, soupçonnée d’avoir fait pression, moyennant finances, sur cinq membres du personnel de sa mère pour qu’ils témoignent contre ceux qu’elle soupçonnait d’exploiter les faiblesses de la milliardaire.
