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L’ex-présidente Cristina Kirchner candidate au Sénat

L'ancienne présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, 64 ans, est candidate à un poste de sénatrice pour la province de Buenos Aires, qui rassemble 40% de l'électorat (archives). KEYSTONE/EPA/GUILLAUME HORCAJUELO sda-ats

(Keystone-ATS) Les élections primaires organisées dimanche en Argentine sont marquées par le retour en politique de l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015). Elle est candidate à un poste de sénatrice et chef de file de l’opposition au président de centre droit Mauricio Macri.

Ce vote n’est qu’une formalité, chaque parti ayant déjà choisi ses candidats pour les législatives du 22 octobre. Mais il permettra de mesurer les forces de chaque camp avant ce scrutin de mi-mandat. Cristina Kirchner, 64 ans, est candidate à un poste de sénatrice pour la province de Buenos Aires, qui rassemble 40% de l’électorat.

En cas d’élection, Mme Kirchner, empêtrée dans les affaires, bénéficierait d’une immunité parlementaire. Mise en examen dans plusieurs dossiers pour des faits de corruption durant ses deux mandats à la tête de l’Argentine, l’ancienne avocate pourrait être jugée et condamnée, mais pas emprisonnée.

Poser des limites

Mme Kirchner a pris en juin la tête de l’Unité citoyenne (UC), un front d’opposition regroupant péronistes et centre gauche, afin d’affronter les candidats du mouvement Cambiemos du président Macri.

Dans son dernier message de campagne, elle a demandé aux électeurs de se rappeler de “ceux qui ont perdu leur travail ou ont peur de le perdre, ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec leur salaire, ou ne peuvent acheter la nourriture comme avant, ou payer l’électricité, le gaz ou l’eau. Il faut poser une limite au gouvernement”.

Rassembler des forces

M. Macri a lancé un appel en clôture de campagne: “N’écoutons plus jamais ceux qui ont gouverné pendant si longtemps”, les “populistes”.

Le sociologue Rosendo Fraga prédit à l’issue de ces primaires un résultat “autour de 30%” pour Cambiemos, tandis que “la dispersion du mouvement péroniste (d’opposition) devrait placer Cristina à la deuxième place, à 15%”.

“Macri doit rassembler des forces pour assurer sa capacité à gouverner, et l’opposition cherche à signifier au gouvernement qu’il fait mal les choses”, explique à l’AFP le sociologue et consultant Ricardo Rouvier.

Au pouvoir sans majorité

M. Macri, 58 ans, est au pouvoir depuis un an et demi mais sans majorité au Parlement. Il a lancé une série de réformes douloureuses destinées à réduire un déficit budgétaire élevé (6% du PIB), améliorer la compétitivité, et attirer des investissements étrangers.

Mais l’économie argentine, la troisième d’Amérique latine, tarde à redécoller et un tiers des habitants vit dans la pauvreté, selon une étude de l’Université catholique.

Les élections d’octobre visent à renouveler la moitié de la chambre des députés et un tiers du Sénat.

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