Des perspectives suisses en 10 langues

L’ex-présidente sud-coréenne inculpée pour détournement de fonds

Première femme élue présidente en Corée du Sud, Park Geun-Hye est jugée depuis mai pour 18 chefs d'accusation y compris corruption, coercition et abus de pouvoir, et risque la prison à vie (archives). KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON sda-ats

(Keystone-ATS) La présidente sud-coréenne destituée Park Geun-Hye a été inculpée jeudi pour avoir détourné l’équivalent de millions de francs de fonds secrets des renseignements, rapportent les médias locaux. Elle est actuellement jugée pour corruption.

Mme Park aurait reçu chaque mois, entre 2013 et le milieu de l’année 2016, entre 50 et 200 millions de wons (46’000 à 184’000 francs) du Service national du renseignement (NIS), a affirmé le parquet aux médias sud-coréens. Ces sommes, qui s’élèveraient au total à 3,8 milliards de wons, étaient selon les médias remis par des agents du renseignement aux conseillers de Mme Park sur des parkings déserts ou dans des ruelles peu fréquentées proches de la présidence.

“Fonds spéciaux”

L’argent provenait selon l’agence sud-coréenne Yonhap des “fonds spéciaux” que les renseignements peuvent utiliser sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. D’après les médias, l’ex-présidente aurait dépensé ces sommes à des fins personnelles comme des injections de Botox, des vêtements ou le financement de téléphones mobiles utilisés par ses amis.

Park Geun-Hye a été destituée par le Parlement le 9 décembre 2016. Cette décision, confirmée en mars par la Cour constitutionnelle, a entraîné son inculpation et son emprisonnement.

Première femme élue présidente en Corée du Sud, elle est jugée depuis mai pour 18 chefs d’accusation y compris corruption, coercition et abus de pouvoir, et risque la prison à vie. Deux autres chefs vont désormais s’y ajouter, corruption et détournement de fonds, selon les médias.

Le scandale qui a coûté son poste à l’ex-présidente porte notamment sur des millions d’euros soutirés aux plus grands conglomérats du pays, comme Samsung. L’ex-présidente est aussi accusée d’avoir laissé sa confidente Choi Soon-Sil, fille d’un leader religieux douteux, se mêler des affaires de l’Etat, qu’il s’agisse des nominations au sommet ou de la garde-robe présidentielle.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision